Dan Starken, pseudonyme transparent de Dylan, destitué mais
libéré, débarque avec les Yankees dans les rues de Vulcan, Missouri, alors
que la Guerre de Sécession s'achève. Les soldats de l'Union, venus pacifier
et organiser l'État, sont des "occupants" donc des intrus.
La haine des Yankees est telle qu'elle peut pousser les habitants à être
quelques temps les complices des acolytes de Klem Brûlé, le hors-la-loi
cynique et assassin.
Le vent de la colère souffle lorsque Dylan, écœuré par l'absence de justice, le mépris du droit affiché par les guérilleros et même par le shérif, prend le parti "des mangeurs d'argile, des suceurs de vase", spoliés et victimes d'un conflit mal éteint. (Raymond Perrin, Dylan Stark 2, Lefrancq, 1998).
La petite histoire... Cette 20ème
aventure (parue pour la première fois en 1973) constitue chronologiquement le
second épisode de la série.
La première édition raconte les aventures de Dan Starken. Mais il s'agit
bien de Dylan Stark, et Pierre Pelot rétablit pour l'éditeur Lefrancq en
1997.
Ce premier volume comprend :
Quatre hommes pour l'enfer
Le Vent de la colère
La Couleur de Dieu
La Horde aux abois
Les Loups dans la ville
Les Loups sur la piste
Les Irréductibles
Un long moment, Luther Lez regarda l'assiette de fer-blanc posée sur la table, devant lui. A n'en pas douter, il faisait un violent effort pour maîtriser cette colère noire qui montait du fond de son être. Il était assis, tout raide, les poings serrés, tandis qu'un tremblement envahissait progressivement les muscles de ses joues mal rasées.
Luther n'était pas un homme habitué à l'effort. A aucun effort, il avait toujours vécu au fil de la plus anarchique fantaisie, dans cette cabane de bois miteuse, en dehors de Vulcan, coincée entre la lande, le marais, les pineraies et la montagne de Savage Range. Quand il avait soif, il buvait ; quand il avait faim, il chassait ou il tendait un piège... à la rigueur, il volait un peu ; et à ce propos, il valait mieux ne pas chercher à approfondir l'origine de sa basse-cour. C'était sa vie, et ce n'était jamais compliqué. La guerre elle-même n'avait pas tonné suffisamment haut pour prétendre déranger Luther Lez.
A présent la guerre était finie.
C'était en avril 1865, et Luther Lez ne savait plus très bien où il en était. Jamais personne n'avait eu la singulière idée de l'envahir, et, quelques jours auparavant, il était encore tout disposé à se laisser dorer par le soleil printanier... éternellement, sans rien demander à personne, fidèle à une ancestrale habitude. Et voilà que l'inconcevable s'était produit !
On avait envahi Luther Lez.
Il se dressa d'un bond, comme un ressort qui se détend, et ses deux poings serrés s'abattirent sur la table. L'assiette, le couteau, le gobelet d'étain tressautèrent. Un instant, Luther demeura ainsi, figé, avec toute cette colère qui lui tremblait dans les mains et les joues. Il promena tout autour de lui un regard d'abord chargé de haine..., puis progressivement, noyé d'une sorte de terreur blanche. Après quelques secondes, il offrait l'apparence du plus parfait désespoir.
Dehors dans le matin blanc de soleil, les chants et le bourdonnement des conversations montaient plus fort que jamais.
Luther chercha une arme, quelque chose. N'importe quoi. Un quelconque objet d'allure méchante qu'il puisse serrer dans ces mains, afin de se donner l'impression d'être tout de même quelqu'un avec qui il fallait compter.
Sélection Jeunes Lecture Promotion 1974.
Presse Océan
27 juin 1973
Article repris dans : L'Éclair, 27 juin 1973 ; Le Républicain lorrain, 27 juin 1973 ; Sud Ouest ; Le Papetier libraire ; La Résistance de l'Ouest ; Le Méridional ; La France, 22 juillet 1973 ; Rail et Progrès, n° 351, 1973 ; Nice Matin, 23 septembre 1973 ; Mutualité, octobre 1973.
C'est dans son petit village des Vosges que Pierre Pelot a écrit Le Vent de la colère. Passionné de westerns, cinéphile averti, ce jeune auteur au style étonnamment visuel, nous propose un remarquable texte qui possède toutes les qualités d'un grand film.
La guerre de Sécession s'achève. A Vulcan, Missouri, une compagnie de soldats Nordistes est chargée d'organiser et de pacifier l'État. La situation de la ville est explosive, l'abolition de l'esclavage a libéré les noirs, la faiblesse de l'autorité judiciaire encourage les hors-la-loi... Dans cette région du Sud, militairement vaincue, l'ordre est difficile à rétablir.
Ce beau livre-western illustre parfaitement les critères de la collection : proposer un texte captivant en abordant des thèmes aussi importants que la guerre, la paix, le racisme, la liberté...
La Vie catholique
Juillet 1973
Un nouveau titre de Pierre Pelot. A la fin de la guerre de Sécession, dans le Missouri, des hommes ont peine à vivre l'apprentissage de la Paix et de la Liberté. Un bon roman, rude, solide (pour 12-14 ans).
La Vie ouvrière
11 juillet 1973
Pour les amateurs de westerns
Le Vent de la colère : certainement le plus beau roman de Pierre Pelot, spécialiste du genre, situé à la fin de la guerre de Sécession dans une ville du Sud où s'affrontent des passions dont l'auteur nous montre la complexité historique dans un récit d'une grande valeur morale et littéraire.
Le Matin
13 juillet 1973
Article également publié dans : La Métropole, La Flandre libérale, le 13 juillet 1973.
On connaît la Bibliothèque de l'amitié, une des grandes réussites de Hatier dans le domaine du livre de jeunesse.
Parmi les nouveaux titres, signalons Le Vent de la colère, par Pierre Pelot, un livre-western de haut choix bien dans le cadre de l'après-guerre de Sécession.
La Croix
23 juillet 1973
La guerre de Sécession, puis la paix. Pacifier hors-la-loi, métis, noirs serait-il plus cruel, plus violent que la guerre elle-même ?
Le Bibliothécaire
N° 7, août 1973.
Un roman d'aventures ayant pour cadre la guerre de Sécession, qui plaira davantage aux garçons qu'aux filles. Le vocabulaire est bien choisi, les illustrations plaisent aux jeunes. Cote de comité lecture jeunes: très bien. A recommander.
Courrier de Montcalm
29 août 1973
Article également publié dans : Quinze ans (Paris), septembre 1973.
Ce beau livre-western propose un texte captivant en abordant des thèmes aussi importants que la guerre, la paix, le racisme, la liberté…
Vidéovip
Arpajon, N° 10, 1973
La guerre de Sécession s'achève. A Vulcan, dans le Missouri, arrivent les soldats de l'Union pour continuer de pacification et organiser l'État. Mais le racisme contre les Noirs est très enraciné et la violence semble ne point s'arrêter. Les hommes préfèrent-ils la guerre à la paix ?
L'École et la Nation
Paris, septembre 1973
Voilà sans doute le plus beau roman de Pierre Pelot, celui sur lequel devraient se jeter tous les amateurs de westerns qui ne seront pas déçus par la manière dont l'auteur sait assimiler toutes les lois du genre, mais qui y trouveront aussi une vision peu conformiste de l'univers historique qui conditionne le récit : la fin de la guerre de Sécession dans une ville du Sud, avec les rancœurs accumulées par les vaincus, les combattants désorientés, les guérilleros qui ne sont ici que de sordides tueurs racistes, les soldats de l'Union dans la peu enviable situation de "pacificateurs", les intérêts financiers et politiques qui s'affrontent sous les bannières aux couleurs de la Morale. Ici, les héros sont fatigués, la poussière et l'usure ont fait leur œuvre et Pelot, qui ne connaît de l'Amérique que les mythes du western, réinvente l'histoire à la mesure de ses fantasmes, fait de la littérature sans honte et sans ostentation, ce qui donne l'écriture la plus nette qu'il ait jamais produite.
Bulletin critique du livre français
Octobre 1973
A Vulcan, dans le Missouri, la guerre de Sécession s'achève. L'armée débarque afin d'organiser la paix, mais pour cette petite ville rien n'est encore terminé. Pour Luther Lez, l'apparition des noirs affranchis devant sa maison est une menace : Klem Brûlé, un hors-la-loi, refuse de se plier à la loi militaire et, aidé par certains notables de la ville, décide d'attaquer le convoi qui apporte la solde des militaires et de l'argent pour la ville. Après diverses péripéties, la paix s'installe enfin à Vulcan.
Cet ouvrage est tout à la fois un roman d'action et un roman psychologique. Un roman d'action avec les attaques de la ville déchue contre l'armée, ses ruses, les attaques des hors-la-loi, la marche de Dan Starken, ses ruses pour survivre. C'est aussi un roman psychologique avec cette coalition de la ville entière, ce refus d'obéir aux consignes de l'armée et ce mouvement de foule après l'assassinat d'un enfant, ce besoin de trouver un bouc-émissaire en la personne d'un soldat déserteur, l'analyse de ce caractère assez particulier que représente Luther Lez.
Il y a aussi ce personnage de Klem, un hors-la-loi cynique, rude, mais auquel on ne reprochera pas sa rigueur.
Le Vent de la colère est un roman vivant, attachant. Le style de P. Pelot s'accorde à ce climat violent ; il n'est pas toujours très rigoureux mais ce n'est vraiment qu'un détail. Il est à regretter que l'illustration soit constituée de photographies qui n'ont pas tellement leur place dans ce livre, car beaucoup sont des images de film ; les dessins ne sont guère originaux et ne s'accordent point à ce livre (douze à quatorze ans).
Papetier de France
Octobre 1973
Vulcan, Missouri, la guerre de Sécession s'achève.
Dans la petite gare de la ville arrive une petite compagnie de soldats de l'Union, venue pacifier et organiser l'État.
L'apprentissage de la paix ne risque-t-il pas d'être à Vulcan, Missouri, plus violent, plus cruel que la guerre elle-même ?
Vers l'éducation nouvelle
Paris, décembre 1973
L'action se déroule à Vulcan (Missouri) à la fin de la guerre de Sécession (1861-1865). Une compagnie de soldats de l'Union (Nord) vient pour pacifier et organiser l'État. Au travers d'une intrigue compliquée, l'auteur montre combien l'apprentissage de la liberté et le retour à la paix peuvent être tragiques. Livre violent comme un western ; meurtres, vengeances, traîtres, poursuites, règlements de comptes, etc.
Livre réaliste qui plaira aux amateurs de western. Mais pour bien comprendre ce roman, il est nécessaire de se documenter un peu sur la guerre de Sécession.
Femina
Décembre 1973
C'est un "western" qui se déroule au moment où s'achève la guerre de Sécession et où l'on pacifie le Missouri dans une atmosphère explosive. Thèmes essentiels : guerre et paix, racisme et liberté.
Animateurs Informations
Décembre 1973
Les séquelles de la guerre de Sécession dans une petite ville du Missouri, occupée par les vainqueurs : ceux qui ont fait la guerre avec la peau des autres ; ceux qui ont fait la guerre pour sauver la leur, que ce soit au Nord ou au Sud. Parce qu'on a tué un enfant, le capitaine Starken ne rentrera pas tout de suite chez lui.
Aucun livre de Pierre Pelot ne peut laisser indifférent. C'est sans doute l'un des dix meilleurs écrivains de l'heure par le ton, le rythme et la structure des récits qu'il sait trouver. Un bon livre de bibliothèque.
J2 Magazine
Paris, 5 décembre 1973
La guerre de sécession est terminée. Des soldats s'installent à Vulcan pour organiser et pacifier la région ? De nombreuses difficultés les attendent. La paix et la liberté ne se font pas en un jour. Un livre captivant, parfois cruel. Pour les 11-13 ans.
Courrier du Val de Ruz
4 janvier 1974
L'éditeur le présente comme un livre-western et il est vrai qu'en lisant ce roman alerte parfois violent, , j'ai toujours visualisé l'action, placé le décor. Il s'agit d'une histoire qui se passe à la fin de la Guerre de Sécession dans l'État du Missouri. La situation y est explosive et l'ordre n'y est pas établi. Je souhaiterais connaître l'avis des "inconditionnels de la bande dessinée" sur ce roman d'accrochage et d'action.
L'École des parents
Paris, avril 1974. Monique BERMOND
Voilà ce qu'il est permis d'appeler un bon roman. L'auteur a su s'imprégner de l'atmosphère qui pouvait être celle d'une ville, quelque part dans le sud de l'Amérique, à la fin de la Guerre de Sécession. Et parce qu'il s'est laissé entraîner par son imagination débordante, il recrée, pour notre joie, une histoire qui ne décevra pas les vrais amateurs de western, même si elle n'est pas conforme aux mythes traditionnels qui régissent ce genre de récit. Il serait dommage de résumer en quelques lignes tout ce qui se passe à Vulcan, ville du Missouri, entre l'arrivée de Dan Starken - métis Cherokee de l'armée confédérée - et son départ vers William Springs. Qu'il vous suffise de savoir que dès que vous en aurez commencé la lecture, vous ne vous arrêterez plus. Tous les personnages sont d'une vérité telle que lorsque vous refermerez le livre, ils resteront quelque temps en vous. Un beau livre vraiment.
Nos enfants et leurs livres
Bruxelles, 1974
Une petite ville du Missouri à la fin de la Guerre de Sécession : les troupes d'occupation, les habitants méfiants, une horde de hors-la-loi et un vaillant métis du genre "Lucky Luke". Un assez bon western classique, un peu lent à démarrer. Certains portraits ne manquent pas de réalisme.
Le Ligueur
Bruxelles, 26 décembre 1975. Monique BERMOND et Roger BOQUIé
Une ville du sud des États-Unis à la fin de la guerre de Sécession. Entre l'arrivée de Dan Starken, métis de l'armée confédérée, et son départ pour Williams Springs, l'auteur nous fait vivre une aventure aux rebondissements multiples. Comme toujours avec Pelot, ses personnages ont une vérité telle qu'en refermant le livre, on les garde en nous quelque temps. Pour les plus de 12 ans.
Les Livres de vos enfants, parlons-en !
Paris : Messidor/La Farandole, mai 1987. Bernard EPIN, page 87
[Bernard EPIN cite ce livre parmi "cinquante livres-repères choisis dans la fiction contemporaine".]
Les héros de l'ouest sont fatigués
Pierre Pelot ou la littérature au cinéma. Trouvant la matière de ses récits et de son écriture dans les BD et les films, il réinvente des westerns depuis ses Vosges qu'il n'a pas quittées, en jouant d'autant mieux des mythes qu'il les détruit dans un même mouvement. Il évoque la fin de la guerre de Sécession dans une ville du Sud, avec les rancœurs accumulées par les vaincus, les combattants désorientés, les guérilleros qui ne sont ici que de sordides tueurs racistes, les soldats de l'Union dans la peu enviable situation de pacificateurs, les intérêts financiers et politiques qui s'affrontent sous les bannières aux couleurs de la Morale. Les héros sont fatigués, la poussière et l'usure ont fait leur œuvre ; l'aventure montre ses dessous sans cesser d'exercer sa fascination sur le lecteur qui y reconnaît une part de la culture d'aujourd'hui (Éditions de l'Amitié, 1973).
Page créée le vendredi 11 janvier 2002. |