La Révolte du Sonora

 
 
 

Date et lieu

Juillet 1906, Nord-Ouest du Mexique (région du Sonora).

Sujet

La dictature de Diaz est plus dure que jamais. L'armée régulière, les mercenaires de la Garde blanche traquent impitoyablement les rebelles et notamment les Indiens yaquis du Sonora, les refoulant toujours plus loin dans les montagnes arides, au profit des grands propriétaires terriens. Cette fois pourtant, le peuple yaqui de la tribu de Caseo ne reculera plus.

Caseo le vieux demeure sur cette terre sèche qui est sa vie. Il demeure pour lutter. Il sera rejoint par Sando, son fils aîné que l'on surnomme Yaqui Hombre et dont la tête est mise à prix. Un fossé s'est creusé entre le père et le fils, celui-là reprochant à celui-ci ses méthodes de combat. Et pourtant les deux hommes réapprendront à se respecter mutuellement, unis dans le même combat… (3ème de couverture).

 

Édition

Couverture de Daniel Dupuy.

  • 1ère édition, 1972
  • Paris : Éditions G.P., IV/1971 [impr. : 01/1972].
  • 21 cm, 186 p.
  • Illustrations : Daniel Dupuy (couverture), François Dupuy (intérieures).
  • (Olympic ; 2545).
  • Carte du Mexique (p. 7) et lexique de 12 mots (p. 187).
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    Première page

    Nova eut beau crier, les chiens n'écoutèrent point. C'étaient des chiens fous, maigres, toujours la gueule ouverte, toujours prêts à n'en faire qu'à leur tête de chiens fous. Et Nova appelait, agitait les bras, mais les chiens n'en couraient que plus vite, fonçant tout droit en direction des cavaliers.

    Au bout de quelques secondes, Nova comprit très bien qu'elle ne pourrait rien empêcher, et ses bras retombèrent tandis qu'un dernier appel mourait, éraillé, au fond de sa gorge.

    Elle demeura debout, bras ballants, toute droite dans sa robe de toile écrue, sous le soleil blanc. A cette heure du jour, le soleil est si fort qu'il tue même les ombres.

    Derrière Nova, il y avait le troupeau de moutons - une douzaine de bêtes maigres, la laine galeuse. Et derrière le troupeau, mais loin derrière, il y avait Desierto Pueblo. Plus loin encore, tout alentour, partout, comme un grand piège, il y avait la montagne.

    Les cavaliers se dirigeaient tout droit sur Nova, sur le troupeau et Desierto Pueblo. Ils allaient au pas, doucement, comme pour une promenade.

    Ils avançaient.

    Et Nova était plantée là, absolument figée, incapable de fuir, ni de choisir entre son salut et celui du troupeau. Elle n'était qu'une vie, mais les douze brebis appartenaient au village ; elles étaient toute la fortune du village, en plus des milpas de maïs.

    Là-bas, les chiens avaient rejoint les cavaliers. Une seconde, Nova ferma les yeux ; quelques gouttes de sueur perlaient sur son front brun, ses pommettes.

    Mais il n'y eut pas de coup de feu, pas un cri. Rien.

     

    Revue de presse

    La Marseillaise

    6 février 1972

    Article également paru dans : La Cité, 21 février 1972 ; La Voix lorraine, 27 février 1972 ; La Tribune de l'enfance, février 1972.

    Mexique 1906. La dictature de Diaz est plus dure que jamais. L'armée régulière, les mercenaires de la Garde blanche, traquent impitoyablement les rebelles et notamment les Indiens Yaquis du Sonora, les refoulant toujours plus loin dans les montagnes arides, au profit des grands propriétaires terriens. Cette fois pourtant, le peuple yaqui ne reculera plus.

     

    Réforme

    Mars 1972

    L'auteur du Dernier rebelle nous conte encore une dramatique révolte d'Indiens. Mais il s'agit ici d'un épisode particulièrement dramatique dans l'histoire du Mexique. A l'image de leur pays, ce désert du Sonora, les hommes sont rudes et d'une énergie, qui est souvent celle du désespoir.

     

    Ouest France

    15 mars 1972

    La Révolte du Sonora a pour cadre le Mexique en 1906. Sous la terrible dictature de Diaz, les Indiens sont impitoyablement refoulés vers les montagnes pour céder leurs terres aux grands propriétaires, mais un père et un fils vont se dresser contre une autre forme d'injustice.

     

    Notes bibliographiques

    Mai 1972

    Au Mexique en 1906, dans la région du Sonora, des Indiens Yaquis résistent aux soldats du dictateur Diaz et défendent leur village. Ce récit violent, dur à l'image de la lutte atroce des Indiens et peones pour la liberté du peuple mexicain est éclairé par les gestes de la vie quotidienne qui maintiennent la permanence et l'espoir.

     

    Livres Jeunes Aujourd'hui

    Paris, 6 juin 1972

    Au Mexique en 1906, les Indiens Yakis décident de ne plus reculer devant les soldats du dictateur Diaz qui, depuis de nombreuses années, les refoulent dans les montagnes arides, les dépossèdent de leurs terres au profit des riches propriétaires. Alors que le village voisin vient d'être détruit, Sando, surnommé "Yaqui Hombre", dont la tête est mise à prix, rejoint son père, le vieux chef de tribu, Caseo. Le fils et le père ne sont pas d'accord sur les méthodes de combat, mais devant l'arrivée de la cruelle garde blanche ils oublient leur différend et, après avoir évacué dans la montagne les femmes, les enfants et les vieillards, ils défendent avec leurs hommes, jusqu'au bout, leur village assiégé... ils défendent le Sonora et, grâce à eux, d'autres reprendront la lutte et le Mexique entier se soulèvera...

    Récit violent et dur, à l'image de cette lutte atroce que livrèrent Indiens et Peones, pour la liberté du peuple mexicain contre les riches propriétaires terriens qui les affamaient. La férocité de la garde blanche, l'atmosphère insoutenable de la lutte sont admirablement décrits dans un style puissant qu'éclairent parfois les gestes quotidiens d'une femme, le passage d'un enfant, maintenant la permanence et l'espoir. La violence du récit le destine aux aînés et aux adultes que cette période de l'histoire du Mexique intéresse. A souligner les illustrations à la plume et la belle jaquette de François Dupuis. A partir de 14 ans.

     

    Bulletin critique du livre français

    Juillet 1972

    Ce roman se situe au cours de la révolution mexicaine en 1906. Porfirio Diaz exerce une véritable dictature sur ce pays. Aidé des grands propriétaires, il a décidé de faire reculer les Indiens - classe la plus défavorisée du Mexique - dans la montagne afin de prendre leurs terres.

    Sando est un de ces Indiens, qui a quitté le village pour lutter contre cette tyrannie. Son père Caséo qui, lui, a choisi une autre façon de combattre - rester au village et attendre les gardes - réprouve les moyens de son fils. Malgré tout, il accepte de voir partir le village vers la sécurité, sous la conduite de son autre fils Niaka. Sando, ses compagnons et son père se battent pour arrêter la marche des officiels.

    Ce livre ne retrace qu'un moment de la révolution; ce n'est qu'un roman, il évoque le personnage de Sando et tous ceux qui l'entourent, le caractère impitoyable de cette oppression, l'opposition entre deux natures : Sando et son père, l'un et son mépris des traditions indiennes, l'autre avec son attachement au village, aux rites et qui espère une victoire avec des armes dérisoires.

    On regrettera de temps à autre un style maladroit et des images qui ne sont pas toujours heureuses : " la colère était si haute qu'elle en était devenue comme un nouvel organe palpitant, bien vivant de chair rouge et sang rouge". Mais malgré tout cela ce livre, sans une trop grande prétention historique, est un bon roman. [Douze à quatorze ans].

     

    Livres Service Jeunesse

    Revue de critique et d'information sur la littérature de jeunesse (Saint-Mandé) , n° 46, décembre 1972

    Quelques années avant la révolution mexicaine, une tribu d'indiens Yaquis, soumise à l'exploitation féroce des propriétaires fonciers, tente de s'opposer aux forces de répression mises en action par le gouvernement.

    Après une longue absence, Sando revient au village de Desierto Pueblo. Il compte seulement passer après avoir regroupé quelques desperados avec lesquels il mène une lutte de guérilla, attaquant les haciendas pour, ensuite, distribuer le butin aux Indiens démunis.

    Lorsqu'il comprend que Sando n'est pas venu pour prendre sa part de la lutte organisée du village contre les troupes envoyées pour les soumettre et prendre leurs terres, Caséo, son père et chef de la tribu, éprouve une grande déception.

    Sando conseille la fuite vers la montagne où la tactique de la guérilla peut être utilement employée. Son avis n'est pas écouté par tous. Des habitants de Desierto Pueblo restent sur place et résistent à une attaque sauvage au cours de laquelle, faute de renforts, ils sont exterminés et leur village rasé. Sando réussit à faire évacuer les enfants rescapés du carnage. Ils représentent l'avenir de la tribu des Yaquis et doivent être préservés. Après quoi, avec les survivants, il fait face à l'armée qui les harcèle...

    Pierre Pelot prend généreusement le parti des Indiens Yaquis pourchassés par la cupidité des grands propriétaires qui soutiennent le pouvoir tyrannique de Diaz, président du Mexique. On retrouve son style rude et bourru pour rendre l'âpreté du pays et des luttes qui s'y exercent. Sa peinture des combats est d'un réalisme qui peut parfois paraître excessif.

     

    Post-Scriptum

    Décembre 1972

    La tendresse que Pelot porte aux Indiens opprimés d'Amérique du Sud s'exprime ici dans un très beau texte qui évoque la lutte désespérée d'une tribu Yaqui, lors du soulèvement de 1906 qui a précédé la révolution mexicaine de 1910. C'est aussi l'affrontement d'un père et d'un fils. Récit âpre, prenant, qui dénonce les outrances de la dictature et de la répression.

     

    Le Ligueur

    Bruxelles, 26 décembre 1975. Monique BERMOND, Roger BOQUIé

    Deux pistes parallèles ont été choisies par Pelot : la lutte désespérée d'une tribu Yaqui lors du soulèvement de 1906 (qui a précédé la révolution mexicaine de 1910), l'histoire d'un père et d'un fils, solidaires du même mouvement et cependant en désaccord avec leurs méthodes de combat respectives. Un récit âpre et prenant qui dénonce les outrances de la dictature et de l'oppression. A proposer à partir de 13-14 ans.

    On retrouvera les relations père-fils dans un autre western superbe : Les Épaules du Diable.

     

    Page créée le dimanche 12 octobre 2003.