La Cité au bout de l'espace

 
 
 

Date et lieu

Dans un futur lointain, dans ... l'espace...

Sujet

Un long voyage... Un très long voyage pour le vaisseau spatial d'exploration Murwik 3, et pour ce qui restait de son équipage... Un an de temps universel, pendant lequel le Murvik 3 avait chevauché l'espace, bondissant de planète en planète, suivant un programme bien défini qui prévoyait une douzaine de planètes à visiter, à reconnaître.

Douze mondes, et parmi ces douze-là, le territoire Uft 56, sur lequel ils avaient contracté cette sacrée fièvre inconnue qui avait creusé les rangs de l'équipage de façon abominable. Et puis, hors programme, il y avait maintenant cette treizième planète... De son vivant, jamais Ir Ghad n'avait mentionné une treizième planète à explorer. Jamais. Pourquoi ? (4ème de couverture, 1977 et 1984).

La petite histoire... Ce roman aurait dû paraître dans une collection "pour adolescents", à la suite des Légendes de Terre. (cf. Jean-Pierre Vernay, Fantastik n° 6). En fait, il constituait le 3ème volume de ce cycle (id., Opzone n° 7).

 

Éditions

Illustration : Photo anonyme.

  • 1ère édition, 1977
  • Paris : Fleuve Noir, II/1977.
  • 18 cm, 219 p.
  • Illustration : Photo anonyme / Young Artists (couverture).
  • (Anticipation ; 797).
  • ISBN : 2-265-00398-0.
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    Couverture de Tim White.

  • 2ème édition, 1984
  • Paris : Fleuve Noir, juillet 1984 [impr. : 16/05/1984].
  • 18 cm, 187 p.
  • Illustration : Tim White / K. Roberts (couverture).
  • (Super luxe Les Lendemains retrouvés ; 156). Collection dirigée par Patrick Siry.
  • ISBN : 2-265-02736-7.
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    Première page

    C'était un long voyage. Un très très long voyage, pour le vaisseau spatial d'exploration Murwik 3 et son équipage… Ce qui restait de cet équipage...

    Jen Mahutri était inquiet. La désagréable sensation d'angoisse était née à son insu, il y avait déjà plusieurs mois - il s'en apercevait maintenant - et elle n'avait fait que grandir. C'était peut-être la somme logique de toutes les vicissitudes du voyage…, une tension nerveuse "normale", qui se basait sur l'expérience des derniers temps et faisait naître ce sentiment de méfiance instinctive.. Bien sûr… Jen Mahutri aurait voulu pouvoir s'en convaincre. Mais il ne pouvait pas. Et c'était précisément cela qui le gênait.

    Il quitta la couchette de sa cellule, sur laquelle il était assis depuis de longues heures, désœuvré, tournant et retournant dans sa tête mille pensées noires, mille souvenirs. Ses mâchoires serrées s'entrouvrirent pour laisser glisser un long soupir abattu.

    Il marcha jusqu'au hublot trapézoïdal, et après quelques secondes de molle hésitation, enclencha le dispositif de visualisation. Le blanc métal du hublot devint translucide, découvrant pour la énième fois aux yeux de Jen cette portion noire et profonde de l'espace.

    Et la planète bleue…

    "La treizième planète", songea Jen.

    La treizième, et la dernière, pour ce programme d'exploration du Murwik 3. Celle qui n'était pas prévue au départ, et dont les coordonnées ne figuraient sur aucune tablette de bord.

    Elle était là, tournant doucement sur elle-même, entraînant dans sa rotation les écharpes déchirées de nuages moutonneux, comme des fumées parasitaires ; elle était là, et l'on pouvait deviner les contours de ses continents, on pouvait même lire à l'œil nu le relief accidenté de certains massifs.

    Elle était là… et elle n'aurait pas dû y être.

    "Non, corrigea mentalement Jen. Ce monde est à sa place, bien entendu. C'est nous qui ne sommes pas à la nôtre. Voilà la vérité".

    Cette anomalie dans le programme prévu devait être pour beaucoup dans cette angoisse instinctive que ressentait Jen. Et puis la configuration même de cette planète, le résultat des analyses dont elle avait fait l'objet…

    Jen soupira encore. Ses paupières, lentement, se plissèrent. Il jeta un coup d'œil distrait au chrono-bracelet qu'il portait sur l'avant-bras droit de la combinaison. Encore une heure d'attente… Une heure avant cette conférence d'information promise par le Premier Mal Ken.

    Il éteignit le hublot et retourna s'asseoir sur sa couchette.

    Le malaise tournait. Depuis quand ? Encore, toujours la même question qui revenait sans arrêt, surgissant à la moindre occasion. La question-piège qui profitait d'une seconde de temps mort…

     

    Revue de presse

    Piranha

    Fantastique, SF, insolite, revue bimestrielle, N° 4. Karl JOHNS, page 54

    Melech reconnaîtra les siens...

    Pendant presque deux ans, les habitués de la collection Anticipation ont été privés d'un de leurs auteurs favoris. C'est son retour que nous saluons avec plaisir, un retour qui prouve que Pierre Suragne a agi avec sagesse et finesse en ne renonçant pas à s'exprimer dans la collection qui a servi de tremplin aux plus grands noms de la S.F. française.

    Ce n'est pas là, certes, le meilleur Suragne, mais nous pouvons vous confirmer que vous passerez quelques heures agréables à lire un récit prenant au suspense bien construit sur deux ou trois thèmes chers à l'auteur : un voyage interstellaire, une mission d'exploration sur une inquiétante planète et, au bout de la quête de Jen Mahutri le héros de l'histoire, la dénonciation de l'univers dont il est issu, à savoir un empire de l'espace colonialiste et fascisant sous la bannière du dieu Melech. Comme Moloch, ce dieu terrible de la planète Terre, qui dévorait les enfants dans les flammes du sacrifice, Melech, lui, dévore les siens à sa façon, en les asservissant et en les conditionnant hypnotiquement pour le profit d'une minorité.

    Enfin, il faut le dire, si la treizième planète renferme la preuve d'un mal qui a contaminé le passé et l'avenir de l'homme, elle renferme aussi les moyens de le combattre. C'est la mission que se verra confier en définitive Jen Mahutri lorsqu'il parviendra au cœur de La Cité au bout de l'espace.

     

    L'Année 1977-1978 de la Science-Fiction et du fantastique

    Paris : Julliard, 1978. D.G., page 217

    L'histoire : Mission accomplie, le Murwik 3, vaisseau spatial d'exploration, revient d'un très long voyage qui l'a conduit sur une douzaine de planètes. Pourquoi le premier du vaisseau décide-t-il d'aller reconnaître une mystérieuse treizième planète ?

    A notre avis : L'obsession de Suragne : déchirer le manteau d'aliénation qui emprisonne les individus et falsifie la réalité. Quête sincère qui fait d'un roman mineur un roman non négligeable.

     

    Page créée le dimanche 26 octobre 2003.