Dylan, toujours solitaire, connaît une chasse aussi injuste, mais plus tragique, que celle qui visait un Noir un an plus tôt. Cette fois, c'est en pleine sierra brûlante que s'est réfugié un Indien Navajo échappé de sa réserve, avec sa femme et son enfant, en volant un cheval dans un ranch. Mais Walker, le propriétaire, se tue accidentellement en poursuivant l'Indien et, aussitôt, son fils organise la poursuite pour retrouver celui qu'il croit être l'assassin de son père.
Des poursuivants rivaux sont prêts à tout pour toucher mille dollars, même à tuer lâchement l'Indien Oola, incapable de se défendre par les mots ou par les armes devant l'inexorable pouvoir blanc. Après la traversée tragique d'un désert torride, Dylan se retrouve avec un enfant sur les bras, dans le soleil mourant, sur la place de Jarales. (Raymond Perrin, Dylan Stark 2, Lefrancq, 1998).
La petite histoire... Le titre de travail de ce
roman écrit pendant l'été 1970 était : La Chasse. Il fut mentionné
en 1988 dans La Bibliothèque idéale (Albin-Michel, coll. La Pochothèque),
comme devant faire partie des 49 livres à figurer dans une bibliothèque idéale
en rayon "Jeunesse".
L'auteur de la jaquette de la 4° édition, Jame’s
Prunier, illustrateur et écrivain, né à Oran, a fait ses études
artistiques à l'École de l'Image, à Épinal, puis aux Beaux-Arts de Nancy.
Comme une lave, le soleil avait coulé derrière cette grande mesa qui bouche l'horizon à l'ouest. Alors, pour un court moment, la plaine était devenue tout à fait rouge. Et puis le soir s'était mis à descendre.
C'était maintenant la nuit. Oola regardait la nuit.
Oola était un homme maigre, comme une grande racine sèche. De corps, d'allure, Oola ressemblait presque à un vieux. Mais il n'était pas vieux. Simplement, il venait de vivre trois années dans la réserve de Bosque Redondo.
Il était assis dans les caillasses rêches qui ourlent le pied de la mesa, au milieu d'un foisonnement sauvage d'épineux. Il ne bougeait pas. Il était assis, les bras sur ses genoux relevés, les mains pendantes et molles. Un petit vent de rien, levé avec la nuit, jouait dans les mèches de ses cheveux coupés court. Dans l'ombre dure du chapeau à bord plat, le regard de Oola brillait.
Il regardait la nuit.
Il regardait la masse sombre de la ferme, là, dans la vallée baignée d'une pénombre métallique.
Oola ne connaissait pas cette ferme : c'était la première habitation de Blanc qu'il rencontrait depuis son départ de Bosque Redondo. Les bâtiments étaient trapus, comme écrasés. Ils étaient assez vastes, mais ne paraissaient guère plus confortables que les hogans de la réserve. Des murs de pierres sèches percés de minuscules lucarnes, un toit de cactus et de terre. Une véranda bancale, faite de branches d'épineux, courait au long de la façade principale. Les deux bâtisses formaient un angle, comme l'amorce d'un U auquel manquerait un jambage. A la place de ce jambage se trouvait le corral.
Dans le corral, il y avait autant de chevaux que de doigts dans les mains de Oola.
Depuis un long moment, le Navajo se tenait là, dans les rocailles chaudes, épiant la ferme et le corral. Il s'y trouvait déjà lorsque le soleil cognait fort. Il savait qu'un homme gardait les moutons très loin, sur la plaine bossuée. Dans la ferme, il y avait deux autres hommes. Rien que deux hommes. Oola avait d'abord vu le vieux qui travaillait dans la cour. Un peu avant le soir, le second était arrivé ; il venait de la plaine, à cheval.
A présent, les deux hommes étaient dans la maison. Une pâle lueur tremblotait au carreau d'une fenêtre située tout à côté de la porte. Oola attendit longtemps encore, sans faire le moindre geste. La nuit, déjà, avait atteint l'âge d'un homme mûr.
Prix européen de littérature pour la jeunesse 1976.
1971 - L'Ami des anciens - Feuille d'avis de Neuchâtel - Radio Suisse romande - J2 Magazine - La Vie catholique - Post-Scriptum - Les Étoiles Robert Laffont - Le Ligueur.
Liège, juillet-août 1971
Un indien Navajo, sa femme et son petit garçon se sont échappés de la réserve où ils étaient parqués avec leurs frères de race. Pour traverser le désert, l'indien vole des chevaux à un grand propriétaire qui trouve la mort en cette occasion. Persuadé que le Navajo a tué son père, le jeune Walker organise une chasse à l'homme dotée d'un prix de mille dollars. Participent à cette chasse, outre le gringo et ses deux acolytes, le métis Dylan et le Mexicain Belito. D'extraordinaires aventures commencent qui, peu a peu, opposeront les chasseurs entre eux et les conduiront vers un retournement de situation absolument inattendu. Par ses péripéties, la qualité de l'écriture et son humanité profonde, Sierra brûlante est l'un des plus beaux romans de Far-West qu'on ait jamais écrits.
Suisse, 30 juillet 1971
Un indien Navajo et sa famille s'échappent d'une réserve et volent des chevaux pour traverser le désert. Une chasse à l'homme s'engage. C'est le début d'extraordinaires aventures et d'un retournement de situation inattendu. Sierra brûlante, par ses péripéties et son humanité profonde, est un des plus attachants romans de Far-West.
Sélection Jeunesse, 27 octobre 1971. Claude BRON
Roman du Far West.
Roman très vivant, comme celui que nous citons précédemment, puissant, poignant, mais qu'il ne faut pas lire avant 13 ans si l'on veut en comprendre la portée. Pierre Pelot montre une fois de plus - voir ce que nous disons ci-dessus - qu'il a l'étoffe d'un grand écrivain et qu'il peut prendre une place de premier rang dans la littérature pour les jeunes s'il soigne mieux son style. Il a, par exemple, des expressions, des images, des tournures qui reviennent trop souvent et qui font, dans son oeuvre, déjà des clichés. Que ces remarques, cependant, n'empêchent pas nos auditrices de faire l'acquisition de ce roman. Si nous sommes sévère à l'égard de Pierre Pelot, c'est que nous ne voudrions pas qu'il tombe dans la facilité en "pondant" trop de livres. Il en est maintenant à la limite.
28 octobre 1971
Avec sa femme et son petit garçon, un indien Navajo regagne son pays. Pour traverser le désert, il vole des chevaux à un propriétaire américain qui trouve la mort en cette occasion. Persuadé que le Navajo a tué son père, le jeune Walker organise une chasse à l'homme dotée d'un prix de mille dollars. Ils sont cinq à partir… Mais les aventures qu'ils vont rencontrer les opposeront peu à peu.
Pierre Pelot, dont vous avez peut-être lu L'Unique rebelle, n'aime pas les histoires faciles… Ses personnages sont souvent violents, mais ils sont humains, vrais, et très attachants. Vous aimerez ce livre assez triste. A partir de 13 ans.
14 décembre 1971
Signalons encore Sierra brûlante, par Pierre Pelot, un western où le but, la gloire, ne consiste pas à descendre "l'Indien". C'est un peu lent, mais plein d'humanité.
Décembre 1971
Pour rattraper un indien Navajo qui s'est enfui, avec sa jeune femme et son petit garçon, de la réserve dans laquelle ils étaient parqués, une impitoyable chasse à l'homme va commencer. Un grand roman, au style dépouillé, viril… Des sortes de silences ponctuent le récit, donnant une importance énorme aux gestes et aux regards ! Bref, un langage très cinématographique.
Catalogue choisi : "un super-choix" !, p. 10
Évadés d'une réserve, un indien Navajo, sa femme et son fils traversent le désert. Persuadé que le fuyard a tué son père, Walker organise une impitoyable chasse à l'homme.
"Western d'une rare qualité où les personnages ne sont pas de pâles figurants, mais des hommes, des vrais", L'Essor).
Bruxelles, 26 décembre 1975. Monique BERMOND et Roger BOQUIé
Un Indien Navajo s'est enfui avec sa femme et son petit garçon de la réserve dans laquelle il était parqué. Il est contraint de voler deux chevaux à un gros propriétaire que l'on retrouvera mort au matin. Le fils de celui-ci accuse l'Indien et une impitoyable chasse à l'homme va commencer.
De roman en roman, le langage de Pelot s'affirme comme un langage indiscutablement cinématographique. Pas de mots inutiles, des images, un fourmillement de détails dans la description des gestes, des regards, des silences… Cette forme d'écriture donne un poids énorme au drame qui se déroule sous nos yeux. A proposer à partir de 13-14 ans.
Page créée le samedi 20 avril 2002. |