Black Panache, le fougueux étalon noir, conduit son troupeau sauvage à travers le Wyoming. Mais les éleveurs décident de l'abattre car il vole des juments domestiques.
Le jeune Pat Statford supplie son père de capturer vivant l'étalon et s'engage à le dresser. Enfermé dans le corral, Black Panache acceptera-t-il l'amitié du jeune rancher et pourra-t-il résister à l'appel de la liberté ? (4ème de couverture, 1966).
Bien avant l'aube, le vent s'était levé derrière les Big Horn Monts. Il soufflait maintenant sur tout le pays, bousculant dans le grand ciel du Wyoming des torrents de nuages. C'était la fin de l'été, d'un bel été. L'herbe haute était engrangée. La lune de fenaison safran avait depuis longtemps quitté les nuits froides et bleues de la montagne. Dans les prairies, les pieds d'alouette avaient fait place à l'arnica. Il ne se passait plus un jour sans que le vent changeât plusieurs fois de direction, semant au hasard de chaudes bouffées d'air sec ou de brusques souffles glacés déjà piqués de flocons.
L'automne arrivait au galop, tel un splendide et inquiétant étalon. C'était l'époque qui voit s'agiter fébrilement le personnel des ranches ; l'époque du marquage et de la castration des yearlings. C'était le temps des jours pleins d'agitation, de fumées de feux à fers, de sueur et de cris, des jours qui paraissaient trop courts aux cow-boys.
Et pour les ranchers éleveurs de chevaux, c'était avant tout le temps des chevaux. Il leur fallait courir après la horde de poulinières, sélectionner, parquer, vendre, castrer les poulains et les yearlings, s'occuper des nouveau-nés, prévoir pour les juments pleines un relatif confort durant tout l'hiver. Une grande et belle fièvre s'emparait des hommes. Ces hommes qui aimaient les chevaux, qui les parquaient, se sentaient tout naturellement pleins de juste sollicitude à l'égard de leurs amis à quatre pattes : il eût été vain d'essayer de les distraire pendant cette époque...
"A Valérie, Jean-Luc, Jean-François".
Page créée le dimanche 5 octobre 2003. |