Hanuman

 
 
 

Date et lieu

De nos jours, à Londres et en Inde.

Sujet

Pour Tom MacGregor, étudiant en archéologie orientale, l'aventure commence un jour de carnaval à Londres lorsqu'il découvre, dans la vitrine d'un antiquaire, la statue du dieu des singes, Hanuman. Petit garçon élevé en Inde, il a joué dans le temple qui abritait cette statue, au cœur de la cité fabuleuse de Vijayanagar. Une brutale nostalgie de cette enfance perdue, le souvenir de Anja, l'amie hindoue, et la colère devant le trafic d'œuvres d'art s'emparent de Tom. Il décide de retourner à Vijayanagar, occupée aujourd'hui par les paysans, les pèlerins, les touristes, les archéologues. Et les singes.

Parmi eux la troupe de l'irascible Vieux-Dents-Longues, qui ne voit pas d'un bon œil le jeune Hanou batifoler avec sa fille, Jeela… Et si Hanou se trouve un jour exclu de la bande, ce sera pour rencontrer Tom, avec lequel, au fil d'une vraie amitié, il partagera le combat contre les trafiquants et les chasseurs de singes. Combat pour le respect du passé qui tisse nos jours, présents et à venir. (4ème de couverture, 1998).

La petite histoire... Novélisation, d'après le scénario de Fred Fougea et Michel Fessler, du film homonyme de Frédéric Fougea (sortie dans les salles le mercredi 28 octobre 1998).

 

Éditions

Couverture de C+D Millet.

  • 1ère édition, 1998
  • Paris : Denoël, octobre 1998 [impr. : 10/1998].
  • 23 cm, 280 p.
  • Illustration : C+D Millet (couverture).
  • Ouvrage publié sous la direction de Brigitte Strauss.
  • ISBN : 2-207-24769-4.
  • Prix : 89,00 F.
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    Première page

    L'ombre de l'aigle fila sur la roche et assombrit le regard de Hanou, le temps d'un clignement de paupières.

    Assis tout droit, le petit singe leva la tête, suivant des yeux le vol du grand oiseau qui tournait sans bruit dans l'éblouissante chaleur. Penché en arrière jusqu'à la rupture d'équilibre, il roula doucement sur lui-même et demeura couché.

    Quelque temps après que Homme-Deva eut soufflé dans la conque pour saluer le commencement du jour, Hanou avait aperçu l'aigle une première fois dans le soleil à peine né, entre le rose et le vert tendre du bout du ciel. Les autres singes aussi l'avaient vu : le guetteur dans l'arbre unique avait poussé des cris d'alarme et secoué les branches pour signaler sa présence.

    La troupe ne s'était pas alarmée. Ils avaient continué de grappiller les feuilles et d'éplucher l'écorce tendre des buissons, comme si de rien n'était.

    A peine si Vieux-Dents-Longues, l'air redoutable comme à son habitude, avait détourné les yeux et interrompu d'un bref hochement de tête son observation de l'agitation matinale. Assis sous le buisson qu'il s'était choisi, il cueillait d'un geste sec une feuille qu'il portait à sa bouche et mastiquait mollement, son regard sombre et rond allant de l'un à l'autre, mâles, femelles et petits, comme si tous et chacun pouvaient brusquement menacer sa position.

    Vieux-Dents-Longues ne mangeait plus beaucoup, mais l'approcher quand il grignotait avec cette apparente nonchalance eût été cependant bien téméraire. Il était le seul à manifester une telle attitude d'exclusivité farouche - sans doute parce qu'il était Vieux-Dents-Longues depuis longtemps déjà.

    Pour avoir oublié la règle de prudence à son égard, Hanou s'était fait sabouler à grands cris quelques jours auparavant. Et apparemment, Vieux-Dents-Longues n'avait pas oublié la désinvolte effronterie du jeune singe joueur bondissant un peu trop près du buisson dans l'ombre duquel il se reposait… depuis, il l'avait à l'œil à tout moment du jour, et bien que désormais Hanou se tînt scrupuleusement à l'écart du chef, son cœur battait plus fort chaque fois que son regard croisait par inadvertance celui du vieux meneur.

    De la même manière, Vieux-Dents-Longues surveillait Jeela, avec qui Hanou jouait quand il avait boulé sur le vieux chef.

    Mais Jeela était née d'une femelle de Vieux-Dents-Longues, et dès avant l'incident, Vieux-Dents-Longues la regardait souvent…

    Il lui tournait autour, écartant les mâles de son âge et les autres, la reniflait en silence tandis qu'elle se tassait sur elle-même, les oreilles rabattues, fermant les yeux… puis il s'écartait sans même la toucher, comme s'il eût attendu le moment de le faire plus tard, ou comme s'il se fût réservé de décider de ce moment.

    Ou bien encore était-ce le point rouge sur le front de Jeela qui provoquait son indécision ?…

     

    Page créée le vendredi 21 novembre 2003.