Les Étoiles ensevelies

 
 
  • Pierre Pelot
  • 1972 | 32ème roman publié
  •  
 

Revue de presse

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L'Éclair des Pyrénées

Mars 1972

Quelle rencontre que celle d'Antonio et de Ludo. L'homme et l'enfant se mettent en route ensemble : Ludo veut un âne pour monter l'eau du puits qui est au bas de la côte. Antonio comprend cela. Espagnol, il a vu travailler les ânes pour l'eau, et l'on s'attend à ce qu'il évoque les norias de son pays. C'est un récit remarquable, émouvant à force de naïveté. Les adultes aimeront ce livre tout aussi bien présenté et illustré que les précédents.

 

La Haute Marne libérée

30 mars 1972

Article également paru dans L'Est Républicain, 30 mars 1972 et Le Comtois, 30 mars 1972.

L'amitié d'Antonio, un homme, et d'un enfant, Ludo. L'un marche dans la nuit, le froid, vers l'Espagne; l'autre cherche un âne. Après avoir lu cet ouvrage, il est impossible de vouloir encore établir une frontière précise entre le roman pour adultes et le roman pour enfants.

La vraie rencontre de deux hommes, leur participation à une tranche de vie intense, n'est-elle pas la seule force capable de renverser toutes les barrières, d'effacer toutes les frontières ? Les rêves de ces deux êtres les réunissent pour quelques journées, quelques nuits, le souffle de l'amitié dû au talent d'un grand auteur ne peut que toucher et émouvoir le lecteur.

 

Livres Jeunes Aujourd'hui

Paris, juin 1972

Un petit garçon de 8 ans, Ludo, dont le rêve est de rapporter un âne à sa mère pour l'aider dans son travail, et Antonio, un travailleur espagnol qui fuit la France, sans papiers, sans argent, se rencontrent dans la campagne solitaire et font route ensemble. Au sortir d'une forêt, ils découvrent un herbage où paissent des ânes. Ludo choisit le sien, dépose les trois francs qu'il possède dans l'herbe et le ramène chez lui, avec l'aide d'Antonio. Tout rentre dans l'ordre : la fugue de Ludo est pardonnée et celui-ci explique à sa mère l'aide qu'Antonio lui a apportée et les conditions illégales de son voyage. Le propriétaire de l'âne, touché par le récit de cette aventure, qu'il lit dans la presse, donne l'âne à Ludo.

C'est une très belle histoire dans laquelle se rencontrent le rêve d'un enfant et la nostalgie d'un homme qui a franchi clandestinement la frontière pour trouver du travail en France et s'en retourne, déçu, vers ce qui fait son bonheur : son village, le soleil, l'Espagne. L'homme et l'enfant sont merveilleusement campés : la rudesse tendre de l'un, la naïveté de l'autre, et l'auteur emploie une belle langue, sobre et colorée, pour évoquer la campagne vosgienne. Peu d'action, mais des touches de lumière, toutes en nuances et en symboles, destinent ce livre aux lecteurs adolescents de 12 à 15 ans. [J] (FR).

 

Notes bibliographiques

2ème série, juin 1972

Un petit garçon à la recherche d'un âne pour aider sa mère et un travailleur espagnol sans papiers font route ensemble dans la campagne vosgienne. Très belle histoire d'amitié où se rencontrent le rêve d'un enfant et la nostalgie d'un homme. La naïveté de l'un et la rudesse tendre de l'autre sont évoquées dans une belle langue.

 

Loisirs Jeunes

Juin 1972

Bruxelles des Jeunes

0ctobre 1972

Pour les 9-11 ans.- En premier, un roman qui confirme, si besoin était, le grand talent de Pierre Pelot. Cette histoire, assez inattendue sous sa plume, est bâtie sur un fait divers comme on en lit tous les jours dans la presse : une fugue d'enfant. Elle nous révèle qu'il peut être un écrivain de l'enfance autant qu'un auteur de western et de science-fiction. Les Étoiles ensevelies… Le titre est mystérieux et attirant, il s'accorde parfaitement avec l'illustration photographique de P. Pelot lui-même et les dessins de R. Blachon pour créer le climat de tendresse attentive à l'enfance qui imprègne ce témoignage assez exceptionnel d'une rencontre d'un enfant et d'un adulte momentanément hors la loi l'un et l'autre.

 

Journal de Genève

Août 1972

Antonio, petit Espagnol, fuit la France pour retourner dans son pays d'origine. Chemin faisant, il va rencontrer Ludo qui, lui, cherche un âne ; ils suivront le même chemin.

 

Formule 1

Septembre 1972

Un bon livre

Voici un très beau livre. Dans une région froide de l'Est de la France, un homme marche. Il s'appelle Antonio, il est espagnol. Aidé par les uns, se méfiant des autres, Antonio n'a qu'un rêve : rejoindre son pays natal, retrouver ses habitudes et ses amis d'enfance. Et voilà que l'homme rude rencontre un enfant, un petit garçon qui, lui aussi, erre dans le brouillard. L'homme et l'enfant vont faire ensemble un bout de route. Antonio aidera Ludo à regagner sa maison perdue. Le cheminot espagnol s'attardera juste un instant dans la douce maison où la maman de Ludo dorlote son petit garçon; pas trop longtemps quand même, car le destin des petits garçons est de dormir dans la maison de leur mère et celui d'Antonio, l'espagnol, de marcher vers le sud, malgré la neige et dans le vent. Un très beau livre.

 

Bulletin d'analyses de livres pour enfants

[Septembre] 1972, n° 29

Un ouvrier espagnol, venu clandestinement en France, retourne à pied dans son pays. Il rencontre un petit garçon, qui a quitté sans rien dire sa maman pour aller acheter un âne, indispensable au travail de la ferme. Tous les deux ont intérêt à passer inaperçus...

Ce roman a d'abord le mérite d'aborder la question des travailleurs étrangers en France et des émigrés clandestins ; il le fait d'une manière accessible aux jeunes lecteurs. D'autre part, il rajeunit le livre pour enfants en renonçant en partie aux schémas psychologiques traditionnels. Tout est très présent : l'homme, l'enfant, leurs soucis et leur ambiance, le paysage, les objets, les conditions de vie. Beaucoup de choses sont suggérées et l'on devine peu à peu, sans que l'auteur insiste. Les réactions de chacun sont naturelles. Ce qui se passe entre les trois adultes n'est pas exprimé - pas plus qu'il ne l'est sans doute par les uns et les autres vis-à-vis d'eux-mêmes - mais on comprend tout cela et l'enfant qui lira le comprendra aussi car c'est ainsi que les sentiments des adultes lui apparaissent généralement, intuitivement. Le style, qui a beaucoup évolué dans les derniers livres de Pelot, est encore chargé de quelques fioritures inutiles, mais on ne saurait rejeter le roman pour cela. On y trouvera plus d'un sujet de discussion intéressant avec les enfants. (10-12 ans).

 

L'École et la Nation

Paris, octobre 1972

Sur une route de Lorraine se rencontrent un ouvrier espagnol clandestin et un petit garçon parti de chez lui à la recherche d'un âne. Le suspense est maintenu par le fait que l'enfant recherché par la police risque d'attirer l'attention sur son compagnon illégal qui n'ose pourtant pas l'abandonner. Outre son mérite de montrer sans équivoque le sort des travailleurs émigrés et de dénoncer au passage la xénophobie, on reconnaîtra à Pierre Pelot la richesse des dialogues, non pas vrais comme un enregistrement phonographique, mais reconstruits avec un sens aigu de la communication qui les rend révélateurs des rapports touchants et complexes entre les deux personnages.

Le couple Antonio-Ludo forme à lui seul une sorte d'entité affective en équilibre précaire, toujours menacée de l'extérieur par la réalité même du monde. En abandonnant ici un certain nombre de tics d'écriture, Pierre Pelot nous donne un exemple de littérature enfantine qui trouve dans le monde contemporain les éléments d'une sensibilité, d'une poésie, d'un pathétique liés aux hommes d'aujourd'hui.

 

Le Chœur

Octobre 1972

Antonio marche dans la nuit, dans le froid vers l'Espagne. Au hasard de sa route, il rencontre Ludo qui, vivant un rêve d'enfant, cherche un âne. L'homme et l'enfant suivront un moment le même chemin.

Après avoir lu cet ouvrage, il est impossible de vouloir encore établir une frontière précise entre le roman pour adultes et le roman pour enfants.

Un très beau livre et une remarquable illustration de Roger Blachon qui a su traduire dans ses dessins toute la poésie et la sensibilité de P. Pelot.

 

L'École des parents

Novembre 1972

Un homme chemine sur la route, il retourne chez lui, en Espagne, avide de retrouver la chaleur du soleil et des siens. Un petit garçon en quête d'un âne à offrir à sa mère surgit de l'ombre et pour quelques jours le destin de l'homme et celui de l'enfant se trouveront mêlés! Les Étoiles ensevelies est un roman qui ne peut se raconter : fait de nuances subtiles qui évoquent les sentiments, les états d'âme des êtres, les moments qui font que soudain la vie prend un autre visage, une autre couleur et un autre cours. Il faut se délecter de l'écriture de Pierre Pelot, se laisser prendre à la tendresse d'une poésie vraie, admirer un thème qui, sous une apparence d'extrême simplicité, aborde des sujets lourds et graves qui appellent la réflexion et, enfin, retenir tous les moments précieux d'une oeuvre particulièrement émouvante qui pourrait bien devenir un classique de la littérature pour enfants.

 

Moniteurs

Novembre 1972

Pour les jeunes lecteurs, un roman abordant les problèmes d'actualité contemporaine sous une forme accessible, grâce à la remarquable adaptation de l'auteur au public qu'il vise (à partir de 9 ans).

 

L'Est Républicain

3 décembre 1972

Pierre Pelot avec ses jeunes lecteurs à la bibliothèque, jeudi

Saint-Dié.- Un enregistrement de France Culture aura lieu à la bibliothèque des jeunes, mercredi 6 décembre, à partir de 14 h 30. Il s'inscrit dans le cadre de l'émission Le livre, ouverture sur la vie, de Monique Bermond et Roger Boquié, qui est diffusée chaque jeudi, de 14 h 45 à 15 h 15. Une dizaine de jeunes lecteurs déodatiens rencontreront ainsi Pierre Pélot, écrivain pour enfants originaire de Fresse-sur-Moselle. Ils parleront ensemble de son dernier roman, publié aux Éditions Hatier-Rageot dans la collection Bibliothèque de l'amitié : Les Étoiles ensevelies, dont l'action se situe dans les Vosges.

Cet enregistrement sera radiodiffusé jeudi 21 décembre. Ce roman a d'abord le rare mérite d'aborder la question des travailleurs étrangers en France et des émigrés clandestins ; il le fait d'une manière accessible aux jeunes lecteurs. D'autre part, il rajeunit le livre pour enfants en renonçant en partie aux schémas psychologiques traditionnels. Tout y est présent, l'homme, l'enfant, leurs soucis et leur ambiance, le paysage, les objets, les conditions de vie. Beaucoup de choses sont suggérées et l'on devine peu à peu, sans que l'auteur insiste.

 

L'Humanité Dimanche

6 décembre 1972

Un roman qui aborde les problèmes d'actualité contemporaine sous une forme très accessible.

 

Le Monde

13 décembre 1972

La longue marche clandestine d'un travailleur espagnol qui, de Lorraine, veut rejoindre son pays, est entravée par un compagnonnage imprévu. Le garçonnet fugueur et l'homme sans papier sont contraints de vivre un moment ensemble. La description de la situation en France des travailleurs étrangers est sans concession.

 

Combat

15 décembre 1972

Un récit attachant qui relate la rencontre fortuite d'un ouvrier espagnol qui, las d'une exploitation de certains groupes d'Indiens (...) vail, logement, etc..., a décidé de regagner clandestinement son pays, et d'un petit garçon qu'un désir profondément ancré a transformé malgré lui en fugueur.

De cette rencontre naît un approfondissement du réel, une approche différente du monde contemporain.

 

Télérama

16 décembre 1972

La rencontre d'un enfant et d'un adulte, tous deux hors-la-loi. Les problèmes sociaux abordés d'une manière accessible au jeune public (à partir de 9 ans).

 

Pédagogie

Décembre 1972

Un très beau livre et une remarquable illustration qui a su traduire dans ses dessins toute la sensibilité et la poésie de l'auteur.

Ludovic, un jeune garçon s'enfuit de chez lui pour rapporter à sa maman un âne, afin de mieux l'aider dans son travail. Il rencontre Antonio, un Espagnol qui n'est pas en règle avec les lois françaises. Une très belle amitié naît entre l'homme et l'enfant. Les rêves de ces deux êtres les réunissent pour quelques journées, quelques nuits, le souffle de l'amitié dû au talent d'un grand auteur ne peut que toucher et émouvoir le lecteur. Le titre vient d'une légende qui veut que lorsque l'on trouve une étoile ensevelie dans la terre, votre rêve se réalise. Bien sûr, Ludovic trouvera cette étoile et tout finira bien...

 

Post-Scriptum

Décembre 1972

Un homme chemine sur la route, il retourne dans son pays, l'Espagne… Un petit garçon surgit de la nuit et pour quelques jours les destinées de l'Homme et de l'Enfant se trouveront mêlées. Il faut se délecter de l'écriture de P. Pelot, se laisser prendre à la tendresse d'une authentique poésie, admirer un thème qui sous une apparence d'extrême simplicité aborde des sujets actuels, comme celui, par exemple, des travailleurs étrangers. Une œuvre qui devrait devenir un classique de la littérature pour enfants.

 

L'Humanité

Décembre 1972

Ayant perdu les illusions qu'il nourrissait en quittant l'Espagne pour travailler en Italie, Antonio Jover décide de rentrer chez lui. A la frontière, lors de son passage en France, ses papiers lui sont dérobés. Presque sans argent, tenu d'éviter les contrôles policiers, Antonio doit se déplacer à pied et seulement à la nuit tombée. Un soir, sa route croise celle de Ludo, un jeune garçon de 9 ans qui a quitté sa maison depuis la veille sans prévenir personne, avec l'idée de ramener a sa mère un âne qui l'aiderait dans son travail. Il n'a pas encore trouvé son âne et il s'est égaré.

Malgré ses propres difficultés et ses angoisses, Antonio Jover ne peut se résoudre à abandonner l'enfant et se charge de le reconduire à sa mère.

Dans un style très personnel, fortement imagé, Pierre Pelot raconte le long cheminement de ces deux "fugitifs" que la vie a étrangement rapprochés, et dont les rapports évoluent au rythme de leur expérience commune. Il témoigne d'une grande sensibilité dans l'évocation juste de la situation des travailleurs immigrés : leurs espoirs et leurs déceptions, la méfiance, l'hostilité, mais aussi la solidarité qu'ils rencontrent dans le pays d'accueil, en l'occurrence la France.

Parce que l'intrigue, au dénouement nuancé, prend appui sur la réalité sociale, Pierre Pelot nous a donné mieux qu'une "belle histoire", un livre vrai.

 

Littérature de jeunesse

N° 231, t. 2, 1973

Plus dépouillé sur le plan de l'action que ses œuvres du genre western, ce livre de P. Pelot n'en a que plus de densité.

Il peut plaire à tout âge (à partir de 11, 12 ans), pourvu que l'on soit sensibilisé au mystère de la destinée humaine, enclin à méditer ou à découvrir une dimension nouvelle à partir de ce que les êtres et l'ambiance suggèrent ici.

L'injustice qui n'appelle pas la révolte, l'échec qui ne brise pas l'espérance ; l'amitié, la rencontre plus fortes que les préjugés à l'égard des étrangers ; la force de l'enfance faite de lucidité, d'innocence, de capacité à la confiance, voilà qui est réuni sous le symbole des "étoiles ensevelies".

 

Heures claires

Mai 1973

Antonio Jover rentre en Espagne après l'amère expérience de l'immigration. Il marche la nuit en se cachant, ses papiers lui ayant été volés à la frontière. Sa route croise bientôt celle d'un autre fugitif : Ludo, un enfant de neuf ans qui a quitté sa maison deux jours plus tôt.

Pierre Pelot décrit les relations qui se nouent entre l'homme et l'enfant avec beaucoup de sensibilité. Dans un style imagé qui lui est très particulier, il dit les déceptions d'Antonio, les espoirs de Ludo, l'hostilité des uns, la solidarité des autres. Nous partageons leurs angoisses durant cette longue marche jusqu'au moment où l'enfant étant ramené à sa mère, Antonio trouvera l'aide dont il a besoin pour poursuivre sa route dans de bonnes conditions.

 

Résonance, la vie lyonnaise

23 novembre 1973

C'est l'histoire d'une amitié fortuite qui naît entre un petit garçon à la recherche d'un âne et un réfugié espagnol. Mais l'auteur sait écrire pour tous les âges et dans divers registres, comme celui de la science-fiction qu'il faut découvrir dans Les Légendes de Terre.

 

Résonance, la vie lyonnaise

21 juin 1974

Il s'agit de l'amitié, fruit d'une rencontre entre un petit garçon à la recherche d'un âne et un émigré Espagnol à la recherche de liberté. Ce livre vient d'obtenir l'Aiglon d'Or décerné par des enfants.

Pierre Pelot a écrit de nombreux ouvrages, dont un roman de science-fiction : Les Légendes de Terre (G.P.) et récemment, Le Pays des rivières sans nom (G.P.).

 

France Soir

4 décembre 1974

Les Étoiles ensevelies, Le Hibou sur la porte, L'Unique rebelle (Pierre Pelot). Trois romans d'un des meilleurs spécialistes de la littérature pour adolescents.

 

La Croix

5 janvier 1975

Une belle histoire, dans laquelle se rencontrent le rêve d'un enfant et la nostalgie d'un homme qui a franchi clandestinement la frontière pour trouver du travail en France (12-15 ans). Les téléspectateurs auront pu en suivre l'adaptation, le 26 décembre, sur la première chaîne.

 

Bulletin des Éditions de l'Amitié

1975 (?)

L'auteur : Pierre Pelot est sans doute l'auteur qui a le plus contribué à effacer la frontière entre le roman pour adultes et le roman pour enfants.

L'ouvrage : Antonio marche dans la nuit, dans le froid, vers l'Espagne. Au hasard de sa route, il rencontre Ludo qui, vivant un rêve d'enfant, cherche un âne. L'homme et l'enfant suivront un moment le même chemin.

Argument plus général : La vraie rencontre de deux hommes, leur participation à une tranche de vie intense n'est-elle pas la seule force capable de renverser toutes les barrières, d'effacer toutes les frontières ? Les rêves de ces deux êtres les réunissent pour quelques journées, quelques nuits. Le souffle de l'amitié dû au talent d'un grand auteur ne peut que toucher et émouvoir le lecteur.

Autour du livre : Un rêve d'enfant. Les Vosges. Les travailleurs étrangers en France. Le racisme. Le mal du pays. Une belle amitié. L'âne.

Annexe : Tourné à la télévision par Michèle Tournier en 1974. Diplôme Loisirs Jeunes. Mention au Prix européen de littérature pour la jeunesse. Sélection 1000 Jeunes lecteurs. Aiglon d'or au Festival de Nice. Cet ouvrage a été traduit en allemand.

 

Le Ligueur

Bruxelles, 26 décembre 1975. Monique BERMOND et Roger BOQUIé

Pierre Pelot écrit son premier roman dont l'action se déroule dans les Vosges. Et quel roman ! Nous le proposons à partir 10 ans. C'est un des romans qui a dans beaucoup de cas accroché des jeunes à la lecture. Un homme chemine sur la route, il retourne chez lui en Espagne, avide de retrouver la chaleur du soleil et des siens. Un petit garçon, en quête d'un âne à offrir à sa mère, surgit de l'ombre et pour quelques jours le destin de l'homme et celui de l'enfant se trouveront mêlés ! Une très belle écriture et la richesse des sujets abordés au sein d'un thème apparemment simple font de ce roman une œuvre particulièrement émouvante qui pourrait bien devenir un classique de la littérature pour enfants.

 

Esprit

Janvier (ou juin ?) 1976. Catherine TURLAN

 

La Liberté de l'Est

15 janvier 1991 (Suppl.: La Liberté des livres). Raymond PERRIN

Pleins feux sur Pierre Pelot

Après une pause dans les parutions au cours de l'année 1989, le romancier est revenu en force en 1990 à travers des écrits variés, mais qui portent tous la marque d'un style et d'un talent aussi éclectique qu'évident.

Ce sont d'abord les dialogues du film Femme de voyou, d'après un ouvrage de Anne Livrozet pour le réalisateur Georges Birtschansky. C'est aussi la réédition d'un "classique" de la littérature dite pour la jeunesse, le clair roman Les Étoiles ensevelies qui a permis, depuis deux décennies, à des enfants immigrés de se sentir parfois mieux intégrés dans leur école ou leur collège. C'est encore la publication dans une collection populaire d'un cycle de science-fiction en 4 tomes : Les Raconteurs de nulle part, et dans une collection pour adolescents, du 16° round. C'est surtout l'édition du prestigieux album Le Rêve de Lucy, où se conjuguent les talents du romancier, d'un auteur de BD et d'un éminent paléontologue.

Les Vosges en "cascade"

L'Espagnol Antonio Jover, clandestin en France, décide de rentrer au pays natal. Sur les routes givrées de la Haute-Saône, il rencontre un enfant fugueur de huit à neuf ans. Malgré les risques encourus, l'adulte accepte qu'ils fassent route ensemble dans le brouillard et le froid, parmi les près gorgés d'eau d'un automne finissant.

Le petit Ludo est à la recherche d'un âne pour aider sa mère à puiser de l'eau et le même rêve va réunir pour un temps dans l'épreuve deux êtres que tout semblait séparer.

Ce roman bien écrit, solidement construit, dégage une grande force émotionnelle. Il démontre l'absurdité d'une frontière entre le roman pour adultes et celui que l'on destine aux enfants.

Selon Catherine Turlan, dans la revue Esprit de janvier 1976, "Pelot aborde le problème du racisme en liaison fine et discrète avec des éléments narratifs". Elle insiste sur "cette irruption du politique (un désir d'engagement et de lutte), au point d'engorgement sentimental et de suspense narratif".

Elle met aussi l'accent sur une originalité de cette rencontre forte, authentique, quand elle ajoute que "Pelot a l'extrême mérite, contre une tendance de plus en plus généralisée à impliquer mécaniquement l'enfant dans les problèmes des adultes, de souligner une incapacité spécifique du jeune enfant à appréhender certaines formes de la réalité, surtout les formes sociales telles qu'elles lui sont offertes dans le langage de l'adulte".

Parents, songez à ce livre et, pour faire bonne mesure, ajoutez-y l'odyssée d'un Mowgli bressaud, au début du siècle, contée par Alain Surget dans la même collection. Lisez Le Fils des loups, nommé justement Pelot (s'agit-il d'un discret hommage à un maître reconnu ?). Vous y découvrirez en prime les superbes dessins de Thierry Desailly, l'illustrateur du Troglo.

"Les Étoiles"... ensevelies sous les études

Livre le plus primé en 1972 et 1973, dans les collections pour la jeunesse : Sélection Prix des 13, JLP, 1000 jeunes lecteurs, Festival de Trente, Aiglon d'or à Nice..., traduit en plusieurs langues dont le danois, le portugais et l'allemand, adapté pour la télévision en 1974 par Pierre Cardinal, ce roman semble l'archétype dont devraient parler les ouvrages spécialisés du genre.

C'est trop tard pour M. Bermont et R. Boquié qui connaissent bien Pelot, mais publient leur ouvrage en 1972. Le guide réputé de Marc Soriana ne cite l'auteur que pour vanter les mérites de l'éditeur Tatiana Rageot (en 1974).

Bernard Epin préfère en 1976, puis dans un autre ouvrage paru en 1985, s'attarder sur deux westerns. Marguerite Vérot analysant Les Tendances actuelles de la littérature pour la jeunesse en 1975, relève "la montée de cet écrivain moderne" dont elle évoque trois titres : un western et deux romans de SF.

Pourtant Isabelle Jan, dans sa littérature enfantine note en 1973 Les Étoiles ensevelies, mais se trompe d'éditeur et ne corrige son erreur ni en 1977, ni en 1984 !

Le livre est présent avec deux autres Pelot à la fameuse exposition de Beaubourg de 1978, mais Mathilde Leriche qui, en 1979 parle de 50 ans de littérature enfantine, étudie surtout les romans antérieurs à ... 1939 !

Rolande Causse dans son guide de 1985 offre quatre notices sur des romans de Pelot, mais c'est déjà trop tard pour Les Étoiles dont les derniers tirages datent de la fin des années 70-80.

Patience, il reste de grandes études. Tenez : le guide de Jacqueline Held en 1987, évoque ce "roman intimiste" qui aurait été écrit avant les westerns comme Sierra brûlante (paru en 1971). Tant pis pour ceux qui croient que Pelot a commencé par ce genre en 1966!

Que dit L'État des lieux dressé par un collectif en 1988 ? Il préfère parler d'un conte, Le Bus capricieux, mais pour épingler l'éditeur qui a choisi des caractères trop gros.

Ah, voici le livre du maître J. Perrot, Du jeu, des enfants et des livres ! Et il commente le roman qui nous occupe. Lisons plutôt : "La déambulation du réfugié politique en compagnie de l'enfant, représente moins la nostalgie d'un retour au pays que celle d'un contact inoubliable avec le ciel étoilé qui brille au-dessus de leur tête".

MM. Clais et Ribas qui ont consacré vingt pages au récit dans Faire lire un livre en classe en 1975, ont-ils eu raison de parler du "cadre oppressant et inquiétant", des conditions atmosphériques désastreuses ? (L'action se situe en effet au début de l'hiver et l'homme et l'enfant souffrent du froid, du givre ou du brouillard sans jamais voir un ciel étoilé !)

Reste La Bibliothèque idéale présentée par Pivot. Elle porte son choix sur Sierra brûlante parue en Folio.

On le voit, la lecture des spécialistes est bien décevante. Quand leurs informations sont exactes et pertinentes (elles ne le sont pas toujours !), elles arrivent souvent trop tard car le livre est épuisé.

Heureusement, les bibliothèques pour la jeunesse, qui font un travail admirable, gardent précieusement ces ouvrages sur les rayons en les entretenant le mieux possible.

Il faut aussi noter que Pelot a vu ses livres de science-fiction parus dans les collections juvéniles cités et commentés dans les excellents ouvrages de Christian Grenier.

Alors, où trouver des informations ? Dans les revues et pas forcément celles qui sont spécialisées puisque c'est dans Esprit de juin 1976, dans un B.T. ou dans L'éducateur du groupe Freinet, dans Amis Coop, ou... La Vie que l'on trouvait en 1972 une présentation claire et chaleureuse de ce roman.

Quant à l'adaptation télévisée, elle aurait sans doute été plus efficace si elle n'avait pas été diffusée une seule fois lors d'une semaine de grève (donc sans publication précise des programmes), un très mauvais jour, le lendemain de Noël 1974, et vers 16 h 30 comme il se doit. L'INA qui possède une copie indiquée dans son catalogue serait donc bien inspiré de susciter au moins une deuxième diffusion. Chiche !

 

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Désillusionné, Antonio Jover quitte l'Italie où il était venu pour travailler et rentre chez lui, en Espagne. Ses papiers lui ayant été volés à la frontière, il rentre clandestinement en France, décidé à regagner l'Espagne à pied en se cachant.

Il rencontre Ludo, neuf ans, qui est parti de chez lui deux jours plus tôt sans prévenir sa mère à qui il espère ramener un âne pour l'aider dans son travail. D'abord inquiet, embarrassé, puis conquis, Antonio décide de reconduire Ludo chez lui ; c'est le récit de cette affection grandissante et de cette longue marche en plein hiver, dans une campagne hostile, que raconte ce livre.

L'histoire est belle. Les relations homme traqué-enfant perdu sont traitées avec sensibilité et justesse. En filigrane, tout le long du livre et véritable sujet de l'histoire (bien que l'auteur ne l'aborde que par allusions), la situation des travailleurs immigrés en France : la déception, la révolte, la peur, l'hostilité parfois, de la part d'Antonio. La méfiance, le racisme, l'égoïsme de la part des paysans au hasard des rencontres. Jusqu'à l'arrivée chez la mère de Ludo où, d'une façon délicate, sont abordées les relations entre adultes et où Antonio trouve l'aide dont il a besoin pour regagner l'Espagne.

Pierre Pelot dit tout cela dans ce style qui lui est si personnel, marqué d'images signifiantes, de phrases hachées, d'expressions originales. Il possède à un haut degré le sens de la dramatisation, qui risquerait pourtant de tourner au procédé, s'il n'y prenait pas garde.

 

Page créée le samedi 11 octobre 2003.