La Mission

 
 

Pour la télévision

  • La Mission ou L'Aube des rats, 1986
  • Réalisation : Michel Guillet
  • Scénario et dialogues : Pierre Pelot, sur une idée de Pierre-Dylan Grosdemange
  • Musique : Michel Bidaut
  • Coproduction : FR3 Lorraine-Champagne-Ardenne
  • Durée : série de 5 fois 13 minutes
  • Distribution : Cyril Augin (Miami Beach), Jacques Stimpling (le fou)
  • Tournage dans le nord de la Lorraine (mines et usines désaffectées près de Longwy : à Rehon, dans les friches de la Chiers, à la mine de Bazailles, à La Rochette-Cenpa à Laneuveville, etc…) et Nancy, juillet 1985 (cinq semaines)
  • 1ère diff. à la télévision : FR3 Lorraine, 22 avril 1986
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    Revue de presse

     

    L'Est républicain

    25 juillet 1985. B. B.

    La Mission : un feuilleton dont les rois sont des enfants

    "Mission accomplie" peut soupirer le réalisateur de FR3 Lorraine-Champagne-Ardenne Michel Guillet.

    La Mission, c'est en effet le titre du feuilleton dont il vient d'achever le tournage avec son équipe. D'une durée de cinq fois treize minutes, la série sera sans doute diffusée pendant les fêtes de Noël sur le réseau régional et peut-être ultérieurement sur le réseau national.

    Il aura fallu cinq semaines au réalisateur lorrain dont les documentaires et les fictions ne se comptent plus (Le Pantin immobile, Devine qui vient dîner ce soir, pour ne citer que les plus récents) pour mettre en boîte les images de cette fable onirique née de l'imagination du célèbre écrivain et scénariste vosgien Pierre Pelot.

    Nuit américaine

    La Mission, c'est celle que décide de mener à bien une bande d'enfants après le cataclysme qui a ravagé la Terre. Depuis la catastrophe, le jour ne se lève plus. Seuls survivants, les gamins guidés par leur "chef", Miami Beach, décident de partir à la recherche de la machine à faire lever le soleil. En chemin, la bande de Miami Beach croisera le Fou, symbole du refus du monde adulte, et Marilyn et sa bande de filles, elles aussi lancées dans ce jeu de piste mystérieux.

    Bien sûr, comme tous les contes, La Mission finira bien, et Miami Beach et Marilyn, le soleil retrouvé, verront se lever le premier jour de l'an 1.

    Si le scénario, on le voit, est d'une simplicité… enfantine, la réalisation s'est révélée tâche plus ardue pour Michel Guillet. "Il y a très peu de dialogues", explique le réalisateur. "Tout est une question d'atmosphère, de lumière, de photographie. C'est un exercice de style tout à fait différent de ce que j'ai fait jusqu'à présent".

    Pour figurer les décors désolés de fin du monde, Michel Guillet a trimballé ses caméras cinq semaines durant à travers mines et usines désaffectées : à Rehon, dans les friches de la Chiers, à la mine de Bazailles (où subsiste d'ailleurs une très étonnante piscine en parfait état), à La Rochette-Cenpa à Laneuveville, etc…

    Tout a été filmé en "nuit américaine", c'est-à-dire de jour, mais de façon à laisser imaginer la nuit telle qu'elle apparaîtra sur l'écran. Un procédé courant en cinéma. "On veille simplement à ne pas trop montrer le ciel", explique Michel Guillet, "et comme le scénario le permettait, on a fait beaucoup de feux qui suggèrent la nuit dans l'esprit du téléspectateur".

    Un "pro" de 16 ans

    Côté distribution, pas de noms prestigieux puisque tous les acteurs, hormis le Fou, sont des enfants âgés de cinq à seize ans. Seule "tête d'affiche" notable : Cyril Aubin, alias Miami Beach, un jeune "pro" de seize ans déjà très habitué à la caméra pour avoir figuré dans vingt et un films et téléfilms. Un jeune homme "très BC-BG, genre Passy-Auteuil", confie en riant Michel Guillet. Il ne raffole pas des études, veut faire comme son papa André Badin : acteur, et adore Steve McQueen, Eddie Murphy et Terence Hill. En a-t-il la carrure ? Réponse à Noël.

     

    L'Est républicain

    22 avril 1986. Roseline JOLY

    FR3 Lorraine-Champagne-Ardenne propose ce soir à ses téléspectateurs régionaux une bien étrange fiction : La Mission. Adaptée par Michel Guillet, d'après un livre de Pierre Pelot, La Mission met en scène essentiellement des enfants (une quinzaine environ). Et c'est un peu un conte pour enfants que nous raconte cet auteur régional. "Ce sont les fantasmes d'un garçon, précise Michel Guillet, le réalisateur. Chacun y voit ce qu'il ressent : ça peut être la prise de conscience d'un jeune adolescent ou le passage de l'enfance à l'adolescence".

    Une histoire un peu mystérieuse où il faut se laisser guider par l'image, les couleurs et la musique (très originale et agréable de Michel Bidaut).

    Délivrer Marilyn

    Tout commence par des images paisibles : un garçon d'une quinzaine d'années lit un livre sur la belle et pulpeuse Marilyn. Il fait beau, le soleil brille… Seule la radio annonce des catastrophes.

    Il n'en faut pas plus à un jeune esprit pour rêver… Le voici plongé dans une ville fantôme avec d'autres enfants, à l'aube d'une époque sans âge. De drôles d'enfants au visage grave. Un drôle de monde contre lequel ces enfants se protègent en dressant le rempart dérisoire de masques, d'armures et ne respirant que de l'air en bouteille. Un monde où les petites filles savent encore jouer à la poupée…

    Le plus vieux, notre héros, prénommé Miami Beach, est chargé d'une mission… On n'en sait pas plus. Mais voici notre chevalier des temps modernes qui traverse des paysages sans nom, vaste poubelle d'une époque oubliée.

    Sa quête à lui, c'est l'espoir. Son but : délivrer Marilyn en évitant "les autres" (d'étranges gladiateurs ou loubard tatoué). Ses rencontres : un groupe de filles qui le suivent et un "fou" (Jacques Stimpling) décoré de médailles (les couvercles des boîtes de conserve). Le fou est le symbole du refus du monde adulte, c'est un grand enfant amer.

    Faciles à diriger

    Michel Guillet qui "aime qu'on lui raconte des histoires" garde un bon souvenir de ce tournage. "Les enfants sont très faciles à diriger. Ils se font moins materner que les adultes", précise-t-il.

    Parmi les enfants, deux seulement sont des professionnels, dont Cyril Augin (Miami Beach). Mais tous jouent honorablement dans cette fiction aux "moyens limités". Les décors sont à eux seuls un plaisir !

     

    Page créée le vendredi 6 février 2004.