Petit éloge des saisons
Date et lieu
De nos jours, dans les Vosges.
Sujet
On sort tout juste de l'hiver. Au printemps, le ciel
est bleu et lisse comme un crâne de Schtroumpf sans bonnet, les loups
sont de retour, les pollens et le redoux se rappellent à notre bon souvenir.
L'été peut cacher des ciels lourds d'un poids mouillé de linge
sale, les orvets se coupent en deux, les renards pointent leurs reflets
de flammes, et les brimbelles nous font les dents bleues. L'autoùmne
se mijote avec les patates au lard. Pour la Toussaint, on pourrait préférer
le mimosa au chrysanthème. L'hiver crisse, la lumière
du jour nous met en garde à vue basse, il nous faut faire des
voeux en attendant le printemps.
Bientôt.
Pierre Pelot, habitant amoureux des Vosges, nous propose un texte qui se picore en petites scènes et vagabonde entre les mots et les sensations. Un livre qui virevolte comme la ronde des saisons : toujours changeante mais parfaitement immuable. (4ème de couverture, 2013).
Éditions
Première page
Ainsi
Revue de presse
Libération
4 juillet 2013 - Frédérique Roussel.
Terroir
Pierre Pelot, Vosgien de toujours, pratique la nature comme un amoureux lucide. Son traité effeuille les saisons avec des histoires naturalistes et gourmandes, peuplées de dictons, de renards, de tartes, et de chats bien sûr. On y trouve une recette de patates au lard qui donne l’eau à la bouche, même en plein été. Plume multiforme (il vient de sortir un roman de SF chez Fayard, La Ville où les morts dansent toute leur vie), Pelot emprunte ici le vocabulaire d’un terroir, mais aussi d’une certaine philosophie, lui qui aime voyager dans le temps d’un pays sous le simple prétexte qu’on y est né et qu’on y a poussé comme une espèce d’arbres entre sapins et bouleaux.
???
2013 - Barbara Lambert.
Automne, hiver, printemps, été
Mais que sont les saisons devenues ? En ce printemps glacial, la question se pose on ne peut plus, qui n'est ni accessoire ni légère, puisque leur succession immuable règle nos vies, leur donne ce sens de la continuité qui nous permet d'avancer. Il fallait la langue gourmande et poétique de Pierre Pelot pour arriver à capter la douceur des cycles, le travail souterrain des taupes à Pâques, l'approche du renard roux aux oreilles farinées l'été, la bonne mangeaille d'automne et le chrysanthème de la Toussaint, ou encore le froid – et le bonheur – de la nuit de la Saint-Nicolas.
Le Soir (Belgique)
13 avril 2013 - Pierre Maury.
Petit éloge des saisons ***
Pierre Pelot n'est pas seulement l'écrivain fébrile menotté à sa table de travail pour produire, depuis bientôt un demi-siècle, une des œuvres les plus abondantes de la littérature française contemporaine. Son péché, aux yeux des maîtres à classer, est d'avoir beaucoup besogné, comme il dirait, dans la littérature de genre. Donc de la sous-littérature en série, de la SF, du roman noir, même du western – comment ose-t-il ? Son cas est clair : désespéré. Du moins si on ne le lit pas. Car, même pétri de préjugés, n'importe quel lecteur peut ouvrir en confiance le petit chef-d'œuvre qui vient de paraître sous un titre anodin : Petit éloge des saisons.
Un ciseleur de moments
L'écrivain répond aux grincheux pour qui il n'y a plus de saison. Car les saisons n'en finissent pas de passer et de ce fait d'être présentes, ce dans tous les domaines, les saisons saisonnières avec leurs normales et leurs batifolages, leurs coups de gueule de travers, certes, leurs hausses de ton, leurs baisses de voix. Il suffit de regarder autour de soi, et pas seulement la nature, pour en trouver les signes en vingt-cinq… vignettes ? Miniatures ? Histoires courtes ? Vingt-cinq fois, en tout cas, l'affirmation que nous savons où et quand nous sommes, à de petits signes qui échapperont aux grincheux mais pas à Pierre Pelot, ciseleur patient de moments saisis hors de toute frénésie, dans le passage régulier du temps. Voici un livre de chevet propre à redonner le moral à ceux qui ne l'ont pas. Il n'y a qu'à l'ouvrir, presque au hasard, et savourer. Filons vers l'été, par exemple, avec Le tire-jus et le reste. Le tire-jus, l'ancêtre du mouchoir en papier que l'on jette (où ?) après qu'il s'est déchiré et qu'on en a eu plein les doigts. Le tire-jus, d'ancestrale efficacité, le truc de Cholet, le machin en coton, à carreaux de préférence, bleu, violet… La vaste nappe dans laquelle il fait bon s'épancher sans risque, qu'on replie sur le dégât, qu'on empoche, à l'abri, jusqu'au prochain lavage et emploi. Le tire-jus, un sujet auquel Philippe Delerm n'aurait pas pensé et qu'il n'aurait de toute manière pas traité ainsi. Car, si Petit éloge des saisons n'est pas si éloigné de La Première gorgée de bière et autre déclinaisons de plaisirs minuscules, il est mû par le génie propre à Pierre Pelot, qui ne doit rien à personne.
La Dépêche du midi
24 mars 2013.
Petit éloge des saisons
Plus que son jardin, Pierre Pelot cultive ses impressions et souvenirs pour évoquer les saisons et leur ronde immuable. Un récit très personnel à confronter à ses propres sensations printanières.
Le Figaro littéraire
21 mars 2013 - T. C.
Normales saisonnières
Auteur prolixe et protéiforme, Pierre Pelot nous envoie depuis son refuge vosgien un hymne tendre, lyrique et patiné d'humour adressé aux variations des quatre saisons. Les petits éloges littéraires sont à la mode. Celui-ci restera dans les annales. L'auteur de L'Eté en pente douce l'affirme haut et fort, à rebrousse-pil du rabache : il n'y a plus de saisons. Les saisons n'en finissent pas de passer et de ce fait d'être présentes, ce dans tous les doùaines, les saisons saisonnières avec leurs normales et leurs batifolages, leurs coups de gueule de travers, certes, leurs hausses de ton, leurs baisses de voix. Ces saisons sont traversées par des loups, des gendarmettes, des braconniers, des épisodes neigeux. A lire avant tout, Le Printemps, où l'on découvre un ciel bleu et lisse comme un crâne de Schtroumpf sans bonnet. Pas un nuage. En attendant l'automne qui se mijote avec les patates au lard.
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Page créée le samedi 6 juillet 2013. |
