Brocéliande : une forêt mystérieuse et vibrante de légendes, en plein cœur de la Bretagne. Chloé, jeune étudiante déterminée, s'inscrit à la faculté de Rennes pour se spécialiser en histoire celte. Dès son arrivée, son parcours est jalonné d'une série de meurtres inexpliqués. Tous les indices semblent converger vers la forêt de Brocéliande, où Chloé participe à un chantier de fouilles sur le site de très ancienne sépultures. Mais en exhumant ce qui doit rester enfoui, ne risque-t-elle pas de réveiller des forces d'une sauvagerie oubliée ? (4ème de couverture, 2003).
La petite histoire... Il s'agit d'une novélisation de Pierre Pelot, d'après le scénario original et les dialogues de Doug Headline et Benoît Lestang.
Depuis de nombreux jours, on avait pu les voir sur les chemins et les sentes qui sillonnaient la lande. Ils arrivaient. Venus des quatre directions, certains de contrées si lointaines, à ce point hors du monde, que leurs hôtes en connaissaient à peine le nom, s'ils l'avaient entendu quelques fois et bien souvent sans avoir su faire la différence entre légende et réalité.
Ils se rendaient à la cérémonie.
Ceux de la Grande Terre avaient marché en poussant leur ombre devant eux une partie du jour et en la tirant derrière eux l'autre partie, allant jusqu'à ce qu'elle se couche. Ceux des Iles étaient descendus de bateaux accostés en silence, voiles carguées que nul vent ne faisait frémir, leurs mâts jaillis comme des coups de couteaux noirs dans la brume.
Ils venaient pour la cérémonie.
Convergeant vers les endroits désignés parmi les monts, les collines et les bois des grandes terres.
Traversant les étendues dénudées en files étirées parfois, ou parfois solitaires, parfois en groupes de trois, de quatre, que regardaient d'un même œil les gens, bouches closes, à l'orée des villages aussi bien que les loups aux oreilles couchées en lisière de bosquets. Et s'enfonçant dans la forêt qui les avalait les uns après les autres, qui les engloutissait eux et leurs équipages, leurs servantes et leurs valets, et les grandes bêtes de somme harnachées de métaux lumineux et de cuirs crissants qui foulaient le sol de leurs sabots non ferrés comme le voulait la tradition.
Comme ils étaient sortis du brouillard à un moment, surgis d'un silence en creux guère éloigné d'une certaine forme de vacarme qui persistait après leur passage et laissait choses, arbres, bêtes et gens plus denses et pesants, eût-on dit, ils y retournèrent en emportant avec eux une partie de cette lourdeur des éléments que leur passage avait bouleversés, avalés par la grande forêt, le silence refermé sur leurs pas qui ne marquaient pratiquement pas de traces au sol, comme une grande aspiration d'eau noire tournoyante.
Le visage brûlait.
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Page créée le jeudi 6 novembre 2003. |