L'Expédition perdue

 
 
  • Pierre Pelot
  • 1994 | 141ème roman publié
  • SF | Jeunesse
 

Date et lieu

Dans un lointain futur, sur la planète Ariziane.

Sujet

DEUX NAVETTES ON DISPARU ! Le vaisseau Monde a pour mission de coloniser les planètes. Prochaine cible : la planète W.P.32. Deux navettes sont envoyées en reconnaissance : dès leur atterrissage, elles ne donnent plus signe de vie.

A la tête d'une imposante flottille, le commandant Golrak part à leur recherche. Mais la conquête ne se déroulera pas comme prévu… (4ème de couverture, 1994).

 

Éditions

Illustrations de Christophe Merlin.

  • 1ère édition, 1994
  • Paris : Nathan, avril 1994.
  • 19 cm, 114 p.
  • Illustrations : Christophe Merlin (couverture et intérieures).
  • (Pleine lune ; 9). Collection dirigée par Hélène Wadowski.
  • ISBN : 2-09-282122-9.
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    Première page

    Une boule bleue suspendue dans le noir étoilé de l'espace. C'est ainsi que la planète était apparue sur l'écran d'observation du vaisseau commandé par Antodo Golrak.

    Son nom de code s'inscrivit sous l'image : W.P.32.

    Le navire-transport J.400, avec dans ses flancs une centaine de navettes de type "Jet", avait quitté sa base, le vaiseau-planète Monde, quatre jours auparavant ("quatre jours", d'après le temps de bord évidemment). Puis il s'était immobilisé, et, de ses soutes immenses, les cent navettes s'étaient lancées silencieusement dans l'écrin sombre de la nuit spatiale. Elles contenaient exactement deux mille cinq cent quarante-sept soldats, sous le haut commandement du célèbre Antodo Golrak.

    Quelques heures plus tard, cette flottille conquérante orbitait autour de la planète mystérieuse.

    Une première expédition avait déjà quitté le vaisseau-planète Monde quatorze jours auparavant, et s'était posée sur W.P.32. L'atterrissage avait été normalement signalé, et depuis… le silence. C'était tout simplement comme si le monde de W.P.32 avait avalé cette première expédition, les deux navettes qui la composaient et leur équipage. Et l'équipage, cela signifiait quatre-vingt-sept personnes, pas moins, sous la direction du missionnaire éclaireur Jonat Drevek.

    D'incessants appels avaient été lancés depuis le vaisseau-planète Monde. Mais Jonat Drevek restait obstinément muet.

    Après une dizaine de jours d'attente infructueuse, il avait été décidé qu'Antodo Golrak prendrait la tête d'une seconde expédition. Cette fois, l'effectif des explorateurs se composait de près de trois mille soldats. Ils comptait bien résoudre l'énigme de ce silence et retrouver les disparus.

     

    Revue de presse

    La Liberté de l'Est

    20 septembre 1994. Raymond PERRIN

    Pelot au pays de l'utopie

    Déjà, dans Les Aventures de Victor Piquelune, le seul conte qu'il ait vraiment écrit pour un enfant, en l'occurrence son fils, Pelot prenait le pari de présenter un monde libertaire idéal, utopique et fraternel. Bien après cette histoire simple et cocasse selon Christian Grenier, les convictions de Pierre Pelot n'ont pas changé, si l'on en croit les idées diffusées à travers le court roman intitulé L'Expédition perdue.

    Depuis le vaisseau-planète "Monde", des navires-transports, avec leurs centaines de navettes, partent à la conquête de planète pour les coloniser. Or, deux véhicules de reconnaissance ne donnent plus aucun signe de vie, sur la planète WP32. Le commandant Antodo Golrak prend la tête d'une expédition de plus de 3000 soldats, en prudent vol stationnaire avant que des navettes se posent. On ne découvre rien que des traces d'herbe brûlée. Trois cents hommes débarquent et des soldats éclaireurs reviennent avec quelques vieillards autochtones. Devant leur mutisme, Golrak se fâche et ordonne l'exécution pure et simple d'un des vieillards tandis que les autres navettes débarquent leurs hommes. Après le meurtre laissant les colonisateurs indifférents, des milliers d'Arizianiens encerclent pacifiquement le campement. Une jeune femme, Mira, parle à Golrak dans sa langue et lui révèle qu'ici, chacun se gouverne soi-même et ne comprend pas la mort au fusil-laser d'un vieillard innocent. Drevek, le chef de l'expédition précédente, apparaît sur un lecteur-vidéo et conseille à Golrak de suivre à pied les habitants de cette planète "Ariziane". Après une longue marche, pendant une nuit de bivouac, Golrak, en rêve, converse avec Mira et tombe dans le piège. Comment réagirait-il s'il se considérait soudain comme un habitant de la planète Ariziane, s'il voyait alors avec horreur l'invasion et le massacre des habitants par des colonisateurs ? Quand la longue promenade prendra fin, Golrak aura-t-il compris le poids de la mort, celle d'un homme terriblement important ?

    Dans un récit traitant du même thème, les pacifistes pouvaient dire Nos armes sont de miel, et ce nouveau scénario permet astucieusement la lente prise de conscience pour le respect d'une vie, celle d'un vieillard, dont la mort est d'abord vécue comme un choc par le lecteur, outré de l'indifférence des colonisateurs. Quel univers offre la planète Ariziane ? Un monde sans pays ni frontières dessinées sur des cartes, sans États, à plus forte raison sans chefs d'État. Un monde dépourvu de combats et de conflits économiques, sans risques de guerre liés à la compétition. Pas d'armées. La violence ici, c'était vivre, construire, s'efforcer de grandir en accord avec soi-même au sein de son peuple, en accord aussi avec son environnement naturel. Un monde dans lequel le pouvoir du plus fort sur le plus faible n'existait pas. Chacun étant responsable de soi-même.

    Hélas, cette planète n'existe que dans la fiction, mais l'essentiel est qu'on y croie, et c'est le cas, tout le temps que durent la lecture et les rêves qu'elle suscite. Et par les temps qui courent, ces rêves ne sont-ils pas notre meilleure chance de survie ?

     

    La Liberté de l'Est

    14 février 1995. Raymond PERRIN

    Pierre Pelot : un maître reconnu de la science-fiction et du fantastique français

    [...] L'utopie réalisée, ou la société anarchiste libertaire

    A travers le court roman L'Expédition perdue, l'auteur revient sur ce thème. Au cours d'une colonisation, le commandant Golrak et ses hommes exécutent des vieillards pacifiques et muets. Avec des milliers d'autochtones, les conquérants entreprennent pourtant une longue marche sur la nouvelle planète. Peu à peu, Golrak prend conscience que l'invasion et le massacre sont des crimes et en vient à se considérer comme un résistant de cette planète Ariziane. La "promenade" dure le temps du repentir, de la prise de conscience du respect dû à la vie [...].

     

    Page créée le mardi 18 novembre 2003.