Le 16e Round

 
 
  • Pierre Pelot
  • 1990 | 130ème roman publié
  • Noir
 

Date et lieu

En 1990, vers Fresse-sur-Moselle dans les Vosges.

Sujet

Quelqu'un a disparu. Un homme ? Une femme ? Un enfant ? On ne sait pas. Quelqu'un d'autre charge un détective privé de se mettre sur la piste. Qui ? On ne sait pas.

Puis commence l'histoire, attachante, intrigante, de la rencontre d'un jeune homme avec un vieux boxeur, dans la montagne, à l'est de la France... dans le froid, la neige, les intrigues. Une histoire fascinante et un suspense qui tiennent le lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière page. (4ème de couverture, 1990).

 

Éditions

Couverture de René Botti.

  • 1ère édition, 1990
  • Paris : Messidor/La Farandole, septembre 1990 [impr. : 09/1990].
  • 19 cm, 175 p.
  • Illustration : René Botti (couverture).
  • (LF ; 12).
  • ISBN : 2-209-06407-4.
  •  

    Première page

    C'était manifestement la première fois qu'il franchissait cette porte : il avait hésité avant de s'apercevoir que le bouton de commande d'ouverture se trouvait du côté gauche, et non pas à droite, comme dans la plupart des cas, au dessus de la liste des noms des occupants de l'immeuble.

    Il entra et referma derrière lui le lourd et haut vantail de bois épais, quelque peu vermoulu en surface et sous la couche de peinture vert épinard, dont la serrure se reverouilla avec un claquement sec. Au bruit de ce claquement, l'homme retira sa main qui appuyait sur le panneau, avec une sorte de petit sursaut, comme si un léger courant électrique lui avait traversé les doigts - ou plus exactement comme s'il eût craint que cela se produisît.

    Il se trouvait là, derrière la porte close, dans la cour intérieure de l'immeuble, il hésita encore pendant quelques secondes, le temps de reconnaître rapidement les lieux.

    Car c'était bien, effectivement, la première fois qu'il se trouvait à cet endroit.

    Le sol de la cour était humide, avec encore les moirures du glacis d'eau savonneuse d'un récent récurage, sur et entre les pavés usés. A gauche, il y avait la porte vitrée de la loge du concierge - le concierge, à en croire la pancarte de carton scotchée sur un carreau signalant que le concierge se trouvait dans l'immeuble. Une vasque de granit, vide, trônait au centre de la cour carrée ; au bout des six ou sept pas qui le conduisirent à hauteur de la coupelle terne, l'homme s'arrêta et y jeta un coup d'œil distrait : une quelconque statue, probablement, avait dû surplomber jadis le centre de la cuvette, et n'en subsistait désormais qu'un morceau de piédestal tronqué, au bord duquel les tuyaux d'arrivée et d'écoulement de l'eau s'apercevaient encore, bouchés au ciment.

    L'homme se dirigea vers l'entrée de gauche, en fond de cour.

     

    Dédicace

    A Georges Birtschansky, avec l'amitié des renards qui fument. P.P.

     

    Revue de presse

    La Liberté de l'Est

    15 janvier 1991 (La Liberté des livres). Raymond PERRIN

    Le 16° round en solitaire (évidemment)

    A première vue, rien ne rapprochait Renato de Maria, un jeune homme d'origine portugaise, employé dans un supermarché de la Haute-Moselle, et Raymond Clay (ou peut-être Barsky), un mystérieux boxeur septuagénaire. Rien, sinon les hasards de la vie, ou plutôt une histoire, assez simple pour être "vraie", attachante en tout cas.

    On ne sera pas surpris d'apprendre que les Hautes-Vosges, les environs de Fresse, servent une fois de plus de cadre aux actions de personnages finement dessinés, insérés dans une réalité bien quotidienne et contemporaine.

    Parce qu'il est généreux et attentif aux autres, le jeune employé au rayon poissonnerie vient plusieurs fois en aide au vieil homme dont la santé vacille, solitaire et caché, au bout du monde, dans une maison voisine de celle de son nouvel ami.

    Pourquoi faut-il qu'il se retire justement dans un lieu où Renato est interdit de séjour depuis les frasques d'une adolescence tumultueuse ?

    De plus, un étrange enquêteur rôde autour du jeune homme en vue de soutirer des renseignements sur un individu d'origine polonaise ! Quand la fourgonnette des gendarmes stationne devant son domicile, Renato comprend trop tard que le piège s'est refermé sur lui.

    On l'a deviné, ce clair récit, parfaitement maîtrisé, appartient à première vue au polar. Tous les éléments sont réunis pour que tout bascule. Mais Pelot, qui possède toutes les règles du suspense, semble suspendre le drame latent pour livrer un roman d'analyse minutieux. L'essentiel, c'est l'atmosphère si particulière, c'est aussi la peinture progressive et attachante de personnages en situation dans une écriture, comme toujours, très "visuelle"; c'est surtout un thème qui transcende toutes les aventures policières possibles. En effet, nous n'en sommes qu'aux premiers jours du 16° round, puisqu'il s'agit d'affronter l'échéance finale.

    La présence d'un tel roman dans une collection pour adolescents ne doit pas tromper. Si ce récit leur est recommandé, c'est justement parce qu'il est susceptible d'intéresser toutes les catégories de lecteurs.

     

    Page créée le vendredi 14 novembre 2003.