La Guerre du castor

 
 
 

Date et lieu

1740, sur la rive Ouest du fleuve Ohio.

Sujet

Trappeurs et représentants des grandes compagnies de fourrures, Anglais et Français, luttent farouchement pour la possession des territoires de chasse. Sur son vaste domaine, Tayedière, surnommé Vieil Automne, a réglementé la chasse aux castors, et grâce à ceux-ci qui retiennent l'eau des rivières avec leurs barrages, le pays est redevenu giboyeux. Mais cette limitation de la chasse lèse les intérêts des trappeurs anglais. Soutenus par les Iroquois, il attaquent et encerclent Camp-Tayedière. C'est la guerre sans merci…

Bravant tous les dangers, Cael, fils adoptif de Vieil Automne, et son amie Shagee, une jeune Indienne, décident d'aller chercher les secours. Reviendront-ils à temps pour éviter le massacre des pionniers ? (4ème de couverture, 1971).

La petite histoire... Ce livre est une adaptation romanesque d'une BD réalisée par Pierre Pelot vers 1964, et qui a été perdue par un agent littéraire !

 

Édition

Illustrations de Jacues Pecnard.

  • 1ère édition, 1971
  • Paris : Éditions G.P., octobre 1971.
  • 18 cm, 186 p.
  • Illustrations : Jacques Pecnard.
  • (Spirale ; 3.481 - 171).
  • Réimpressions : 07/1973, 09/1976.
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    Première page

    On l'appelait "la Rivière du Mort". Un jour, sur le haut cours, des Indiens Delawares avaient massacré un groupe de chasseurs de fourrures anglais. C'étaient des Anglais qui avaient baptisé la rivière.

    Seule, sans aide aucune, la rivière se chargeait parfois de tuer, d'un revers de vague, dans le sursaut démonté d'une chute écumante.

    Ce jour-là, elle était sage, parcourue dans ses maigres remous de pacifiques intentions. Elle avait retrouvé la chanson des printemps, et l'odeur, et les fous rires incontrôlables de la première saison. Cette chanson lui allait bien, même si les paroles ne venaient pas encore parfaitement, empêtrées dans des squelettes de glace, aux rives bourdonnantes.

    Sur la rivière, le long canoë d'écorce glissait doucement, sans autre bruit que celui des pagaies frappant l'eau régulièrement. Il y avait deux hommes, à bord du canoë ; l'un pagayant "d'avant", l'autre "d'arrière". Entre eux, les ballots de fourrures de trois saisons de chasse.

    C'était un printemps neuf. La première saison, celle des réveils et des retours. En 1740, peut-être...

    Peut-être, car justement, ces hommes dans le canoë revenaient. Et, depuis trop longtemps, retirés hors de toute civilisation, dans le haut pays d'Ohio, et même plus loin encore ; ils ne savaient plus. Des retours tels que celui-là ont fameuse couleur... Ils ne savaient plus l'année exacte.

    Cela n'avait guère d'importance.

     

    Revue de presse

     

    La Cité

    10 octobre 1971

    Article repris, en tout ou partie, dans La Marseillaise, 10 octobre 1971; La voix lorraine, 17 octobre 1971; Quinze ans, décembre 1971; L'Ami des anciens, décembre 1971; etc…

    1740. Le Nouveau Monde. Trappeurs et représentants des grandes compagnies de fourrures, Anglais et Français, luttent farouchement pour la possession des territoires de chasse.

    Sur son vaste domaine, Tayedière, surnommé Vieil Automne, a réglementé la chasse au castor, et grâce à ceux-ci qui retiennent l'eau des rivières avec leurs barrages, le pays est redevenu giboyeux. Mais cette limitation de la chasse lèse les intérêts des trappeurs anglais. Soutenus par les Iroquois, ils attaquent et encerclent Camp Tayedière. C'est la guerre sans merci…

     

    La Croix

    10 décembre 1971

    La Guerre du castor, par Pierre Pelot, relate la lutte farouche au Nouveau Monde, en 1740, des trappeurs anglais et français, pour la possession des territoires de chasse.

     

    Entre-Nous

    Noël 1971

    L'Amérique en 1740. Les colons, français et anglais, luttent entre eux pour la possession des territoires de chasse… pris aux Indiens. Récit d'aventures, sur fond historique ; réellement passionnant.

     

    Livres Jeunes Aujourd'hui

    Paris, janvier 1972

    En 1740, dans 1'Ohio, Caël, le jeune trappeur, revient après trois ans d'absence au pays de son père adoptif, Vieil Automne. Tout y a changé. Grâce à des mesures limitant la chasse, les castors ont édifié, sur le fleuve, des digues qui en régularisent le cours. Mais cette réglementation lèse les intérêts des chasseurs anglais qui attaquent, avec l'aide d'une tribu indienne, le camp où Vieil Automne et ses hommes se défendent farouchement. Caël et son amie Shagee vont chercher du secours et, avec le renfort de leurs amis indiens, sauvent le camp.

    De belles descriptions de la nature, du silence, de la vie des Indiens créent l'ambiance colorée chère à l'auteur. Les péripéties qui s'enchaînent avec rapidité, les héros rudes et violents mais humains, les phrases martelées, entraînent le lecteur dans ce récit haletant qui n'est pas à sa place dans cette collection enfantine. A partir de 12 ans.

     

    L'École des parents

    Paris, mai 1972

    Pourquoi avoir édité ce beau roman dans cette collection enfantine ? Quels sont les adolescents, auxquels ces pages s'adressent, qui vont avoir envie d'ouvrir ce petit livre ?

    Et pourtant La Guerre des castors est une oeuvre pour les aînés... une oeuvre forte, âpre, parfois cruelle car pour dépeindre la lutte farouche qui oppose les trappeurs anglais et français bien décidés à conserver ou à s'approprier des territoires riches en fourrure, on ne peut employer des périphrases à l'eau de rose. Un fusil reste un fusil et son pouvoir destructeur est tout aussi atroce, qu'il s'agisse de bêtes ou d'hommes. Pierre Pelot situe son roman en 1740 au Nouveau-Monde. Un vieux trappeur Tayediére, surnommé Vieil Automne, a institué sur le territoire qui lui a été concédé une réglementation de la chasse aux castors. Les travaux de ceux-ci ont rendu les rives plus verdoyantes, attirant ainsi un gibier considérable. Ceci n'est pas du goût des anglais qui attaquent sauvagement Camp-Tayediére. Un terrible massacre s'ensuit. Cependant, l'auteur ne prend jamais parti, il raconte les faits, il dit ce qu'il voit... Au lecteur de tirer ses conclusions.

    Pierre Pelot a un don d'évocation tout à fait remarquable. On a toujours le sentiment qu'il a vécu les événements qu'il relate. Son sens du dialogue entre trappeurs et Indiens sonne parfaitement juste. Les personnages, en prise directe avec la nature, semblent absolument conformes à l'époque et à la vie que menaient ces rudes hommes.

    Très belles illustrations de Jacques Pecnard qui, elles aussi, auraient mérité la Collection Super 1000.

     

    Le Ligueur

    Hebdomadaire de Bruxelles, N° 50, 26 décembre 1975. Monique BERMOND et Roger BOQUIé

    La Guerre du castor : Bien qu'édité dans une collection d'aspect enfantin, cet ouvrage s'adresse à des plus de 10 ans. Nous sommes au Nouveau Mexique, en 1740, un vieux trappeur Tayedière, surnommé Vieil Automne, a institué, sur le territoire qui lui a été concédé, une réglementation de la chasse aux castors. Les travaux de ceux-ci ont rendu les rives plus verdoyantes, attirant ainsi un gibier considérable. Ceci n'est pas du goût des trappeurs anglais qui attaquent sauvagement Camp Tayedière. Un terrible massacre s'ensuit ! Cependant l'auteur n'est qu'un témoin, il raconte les faits… au lecteur de tirer ses conclusions.

    Ce n'est pas l'une des moindres qualités de l'œuvre de Pierre Pelot de toujours provoquer le lecteur dans une réflexion. On ne peut refermer un de ses romans sans se poser des questions et sa puissance d'évocation est si grande que l'on a toujours le sentiment qu'il a vécu les événements relatés.

     

    Page créée le dimanche 12 octobre 2003.