Un jour, en enfer...
Pièce burlesque, où l'on découvre que l'Histoire est bien différente de celle que l'on a apprise : savez-vous que Cléopâtre, Ophélie, Juliette, trois des plus célèbres amoureuses de tous les temps, ont été damnées ?
Comme dans Huis-Clos de Jean-Paul Sartre, elles sont contraintes à demeurer ensemble pour l'éternité !
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Tebaldo Claude Rollet (reprise à Paris) José Brouwers (Liège) |
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1er Extrait
CESAR
Je puis envahir votre ville de Memphis dans les vingt-quatre heures.
CLÉOPÂTRE
Alors je remontrai la vallée du Nil et m'installerai à Thèbes au milieu de mon royaume.
CESAR
Votre peuple aimera-t-il être gouverné au centre ?
CLÉOPÂTRE
Certainement, l'Égypte n'est pas aveugle.
CESAR
Pourtant elle souffre de plusieurs cataractes !
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2ème Extrait
CLÉOPÂTRE, appelant
Esclave !… Esclave !
ESCLAVE, entrant en agitant un chasse-mouches
Elle est là !
CLÉOPÂTRE
J'ai une lettre à dicter, va chercher mon tailleur de pierres.
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3ème Extrait
ESCLAVE
Il y a un monsieur qui est dans l'entrée.
CLÉOPÂTRE
Oui, Antoine.
ESCLAVE
Encore un Romain ! Et il est très beau. Décidément, madame Cléopâtre, vous avez du nez ! Qu'est-ce que je servirai comme collation ?
CLÉOPÂTRE
Des perles dans du vinaigre. C'est dégueulasse, mais ça fait toujours plaisir !
ESCLAVE, ouvrant la porte
Si monsieur Antoine veut bien entrer.
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4ème Extrait
HAMLET, assis par terre,
joue avec des cubes,
puis prend un chien en peluche
Toby Chien ! Toby-Chien !
Il fait tomber les cubes
Toby or not Toby ? That is the question.
GERTRUDE, entrant
Hamlet, mon chéri, tu ne pourrais pas parler danois comme tout le monde ?
HAMLET
Io, mor.
GERTRUDE
J'ai une nouvelle demoiselle d'honneur et je voudrais te la présenter. Elle est charmante.
HAMLET
Berk !… Borg !
GERTRUDE
Ophélie ! Venez !
France Culture
Monique SUEUR
Shakespeare revu par Astérix... On rit beaucoup.
France Inter
Énorme canular.
Le Quotidien du médecin
Patrick de ROSBO
Un huis-clos burlesque... Quel feu de joie !
Paris Match
16 juillet 1979. Pierre MARTORY
La pièce. Nous sommes en enfer. Et comme on sait, "l'Enfer, c'est les autres". Trois personnages historiques, Ophélie, Cléopâtre, Juliette, sont condamnées à partager pour l'éternité la même cellule. Elles racontent leur histoire qui n'est pas du tout celle que l'on connaît, sous l'œil désabusé d'un gardien qui se révélera être William Shakespeare.
La représentation. Le texte d'Alain Bernier et Roger Maridat est d'une efficacité foudroyante. C'est Pierre Dac, avec des couleurs de bande dessinée. La mise en scène de Jean-Paul Cisife organise des changements à vue en pleine lumière. Les quatre acteurs : Claude Rollet, Michèle Lituac, Anne Ludovik, Laurent Méda tiennent quinze rôles tous plus désopilants les uns que les autres. On s'amuse vraiment dans cette cave de la rue Saint-Honoré et on n'en a pas honte.
Journal du Dimanche
Catherine WIMPHEN
Shakespeare se retourne dans sa tombe, il n'a plus qu'à prendre le parti d'en rire. Le public, lui, ne s'en prive pas.
Europe 1
14 juillet 1979. Robert WILLAR
La pièce la plus drôle que l'on puisse voir au café-théâtre actuellement.
Ici Paris
Juillet 1979. Robert CHAIX
Dans Huis-Clos, Jean-Paul Sartre avait imaginé l'enfer sous la forme d'une chambre où trois personnages se détestant devaient passer côte à côte leur éternité. Les auteurs des Grandes Sartreuses appliquent le même châtiment à trois héroïnes de Shakespeare : Juliette, Ophélie et Cléopâtre. En se chamaillant, en s'injuriant, elles se racontent leur vie et la revivent de façon désopilante. Elle était bien différente de celle que nous leur connaissons : Juliette était une bécasse hypocrite, Ophélie une fille de très mauvaise vie et Cléopâtre un hallucinant travesti.
C'est d'un grand burlesque et les acteurs s'amusent fort en amusant énormément les spectateurs. Le dialogue est d'une cocasserie constante avec des rappels inattendus à la publicité, à l'actualité, à la télévision et aux bandes dessinées. Claude Rollet est plein de drôlerie en campant Jules César et Hamlet. Le tout se passant dans l'Enfer, est évidemment mené à un rythme endiablé.
L'Économie
Juillet 1979. Patrick de ROSBO
Huis-Clos
Si vous aimez le théâtre-pied-de-nez, le théâtre-cabrioles, où le délassement n'est jamais synonyme d'infantilisme et où l'on culbute Sartre et Shakespeare sans pour autant les déshonorer, allez au Fanal applaudir ces Grandes Sartreuses, étrillées vertement par la mise en scène de Jean-Paul Cisife.
Ainsi découvrons-nous Juliette, Ophélie et Cléopâtre enfermées, pour le meilleur et pour le pire, dans une sorte de "huis-clos" existentiel, sous le regard impassible d'une sorte de chambellan de l'Enfer, un peu fatigué tout de même de les voir ainsi ruminer leurs névroses jusqu'à la fin des temps. Anne Ludovic, Michèle Lituac, Laurent Méda et Claude Rollet s'en donnent à cœur joie. Leur plaisir est contagieux. Tant pis pour les intellos. Leur bonne humeur est loin d'être à dédaigner...
Elle
Juin 1982. Catherine WIMPHEN
"L'enfer, c'est les autres", c'est Sartre qui l'a dit. Pourquoi le Diable n'y trouverait pas inspiration ? Un huis clos réunissant trois personnes aux caractères incompatibles, remplace avantageusement les flammes et les tortures. Juliette en sombre idiote, Cléopâtre en travesti et Ophélie en prostituée sont des cobayes parfaits. Shakespeare a du mal à y retrouver ses petits. On s'amuse d'un bout à l'autre de ces personnages tournés en dérision avec force jeux de mots, clins d'œil à l'Histoire, astuces de mise en scène et délires de comédiens.
7 à Paris
Juin 1982
Après avoir tenu la plume de Sartre, le diable a tenu celle d'Alain Bernier et Roger Maridat pour ce huis-clos où Cléopâtre, Ophélie et Juliette se retrouvent pour revivre ensemble leur passé... et quel passé ! Les trois plus célèbres amoureuses de l'Histoire viennent d'être damnées et son contraintes à demeurer ensemble pour l'éternité.
Le Quotidien du médecin
29 juin 1982. Patrick de ROSBO
De profundis, William...
Un huis-clos burlesque. Le metteur en scène Jean-Paul Cisife a bien dû s'amuser en faisant mijoter dans leur enfer Ophélie, Juliette et Cléopâtre (en travesti) - Anne Ludovic, Michèle Lituac, Laurent Meda : trois insupportables créatures à l'âme bien noire et tout à fait décidées à mener la vie dure à l'homme sur lequel elles ont jeté leur dévolu : César, Antoine, Roméo, Hamlet, que sais-je encore ? tous joués par Claude Rollet, souriant, poupin, sosie de Pierre Perret, un peu débile et tout à fait canaille.
Nos femelles en folie hurlent et trépignent comme des possédées. Leur délire est par instant contagieux : entre Sheila et l'accent pied-noir, entre la nymphomanie de maman Montaigu, violent papa Capulet et "Toby", le chien de Hamlet (en bande dessinée - "Toby or not Toby", n'est-ce pas ?). On devine bien vite que, seul, le malheureux Shakespeare, chahuté d'aussi odieuse façon, coule à pic dans le Styx. De profundis, William. Ses lauriers sont coupés. Mais quel feu de joie !
La Liberté de l'Est
3 juillet 1982. Bernard VISSE
Il faut courir rapidement vers les caves médiévales du Fanal : depuis le 16 juin en effet, s'y joue une pièce intitulée Les Grandes Sartreuses. Comme dans Huis-Clos, des personnages damnés sont contraints à demeurer ensemble pour l'éternité, mais il s'agit là de trois des plus célèbres amoureuses de l'Histoire : Cléopâtre, Ophélie et Juliette. Cette pièce est un énorme canular, mis en scène par Jean-Paul Cisife, et joué à un train d'enfer par Claude Rollet, Michèle Lituac, Anne Ludovik et Laurent Méda.
Page créée le mardi 9 décembre 2003. |