Les Grandes Sartreuses

 
  • Alain Bernier et Roger Maridat
  • 1979 | Théâtre
 

Date et lieu

Un jour, en enfer...

 

Sujet

Pièce burlesque, où l'on découvre que l'Histoire est bien différente de celle que l'on a apprise : savez-vous que Cléopâtre, Ophélie, Juliette, trois des plus célèbres amoureuses de tous les temps, ont été damnées ?

Comme dans Huis-Clos de Jean-Paul Sartre, elles sont contraintes à demeurer ensemble pour l'éternité !

 

Création à Paris

  • Théâtre Essaïon - 6, rue Pierre-au-Lard - 75004 Paris
  • 1ère représentation le 11 juin 1979, dans le cadre du Festival du Marais
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    Tebaldo Claude Rollet (reprise à Paris) José Brouwers (Liège)
  • Mise en scène
  • Jean-Paul Cisife
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  • Distribution à la création
  • Jacques Morineau : Le garçon - César - Antoine - Capulet - Hamlet - Tebaldo
  • Marc Malory : Cléopâtre - Roméo - Laerte
  • Janine Souchon : Ophélie - Madame Ptolémée - Madame Montaigu
  • Michèle Ernou : Juliette - Une esclave - La reine Gertrude
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  • Régie
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    Reprise à Paris

  • Le Fanal - 85/87, rue Saint-Honoré - Paris 75001
  • Eddie Suffet, fondateur en 1966, directeur
  • 1ère représentation le 17 juin 1982. Jusqu'au ...., tous les soirs à 21 heures 15, sauf le dimanche
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  • Mise en scène
  • Jean-Paul Cisife
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  • Distribution
  • Claude Rollet : Le garçon - César - Antoine - Capulet - Hamlet - Tebaldo
  • Laurent Méda : Cléopâtre - Roméo - Laerte
  • Anne Ludovik : Ophélie - Madame Ptolémée - Madame Montaigu
  • Michèle Lituak : Juliette - Une esclave - La reine Gertrude
  • Laurent Méda est remplacé en septembre par Christian Daumas
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  • Régie
  • Thierry Berthelot et Zié Coulibaly
  • Illustration sonore : M. Castelain
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    Autre mise en scène : en Belgique

  • Liège : Théâtre Arlequin - 3, rue Rutxhiel
  • 1ère représentation le 20 novembre 1981
  • Mise en scène : Christiane Eppe
  • José Brouwers : Le garçon - César - Antoine - Capulet - Laerte - Tebaldo
  • Alex Tasset : Cléopâtre - Roméo - Hamlet
  • Christiane Eppe : Ophélie - Madame Ptolémée - Madame Montaigu
  • Maryvonne Michel : Juliette - Une esclave - La reine Gertrude
  • Régie : Xavier Bastyns
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    Extraits

    1er Extrait

    CESAR

    Je puis envahir votre ville de Memphis dans les vingt-quatre heures.

    CLÉOPÂTRE

    Alors je remontrai la vallée du Nil et m'installerai à Thèbes au milieu de mon royaume.

    CESAR

    Votre peuple aimera-t-il être gouverné au centre ?

    CLÉOPÂTRE

    Certainement, l'Égypte n'est pas aveugle.

    CESAR

    Pourtant elle souffre de plusieurs cataractes !

    -:-:-:-:-:-:-:-:

    2ème Extrait

    CLÉOPÂTRE, appelant

    Esclave !… Esclave !

    ESCLAVE, entrant en agitant un chasse-mouches

    Elle est là !

    CLÉOPÂTRE

    J'ai une lettre à dicter, va chercher mon tailleur de pierres.

    -:-:-:-:-:-:-:-:

    3ème Extrait

    ESCLAVE

    Il y a un monsieur qui est dans l'entrée.

    CLÉOPÂTRE

    Oui, Antoine.

    ESCLAVE

    Encore un Romain ! Et il est très beau. Décidément, madame Cléopâtre, vous avez du nez ! Qu'est-ce que je servirai comme collation ?

    CLÉOPÂTRE

    Des perles dans du vinaigre. C'est dégueulasse, mais ça fait toujours plaisir !

    ESCLAVE, ouvrant la porte

    Si monsieur Antoine veut bien entrer.

    -:-:-:-:-:-:-:-:

    4ème Extrait

    HAMLET, assis par terre, joue avec des cubes,
    puis prend un chien en peluche

    Toby Chien ! Toby-Chien !

    Il fait tomber les cubes

    Toby or not Toby ? That is the question.

    GERTRUDE, entrant

    Hamlet, mon chéri, tu ne pourrais pas parler danois comme tout le monde ?

    HAMLET

    Io, mor.

    GERTRUDE

    J'ai une nouvelle demoiselle d'honneur et je voudrais te la présenter. Elle est charmante.

    HAMLET

    Berk !… Borg !

    GERTRUDE

    Ophélie ! Venez !

     

    Revue de presse

    France Culture

    Monique SUEUR

    Shakespeare revu par Astérix... On rit beaucoup.

     

    France Inter

    Énorme canular.

     

    Le Quotidien du médecin

    Patrick de ROSBO

    Un huis-clos burlesque... Quel feu de joie !

     

    Paris Match

    16 juillet 1979. Pierre MARTORY

    La pièce. Nous sommes en enfer. Et comme on sait, "l'Enfer, c'est les autres". Trois personnages historiques, Ophélie, Cléopâtre, Juliette, sont condamnées à partager pour l'éternité la même cellule. Elles racontent leur histoire qui n'est pas du tout celle que l'on connaît, sous l'œil désabusé d'un gardien qui se révélera être William Shakespeare.

    La représentation. Le texte d'Alain Bernier et Roger Maridat est d'une efficacité foudroyante. C'est Pierre Dac, avec des couleurs de bande dessinée. La mise en scène de Jean-Paul Cisife organise des changements à vue en pleine lumière. Les quatre acteurs :  Claude Rollet, Michèle Lituac, Anne Ludovik, Laurent Méda tiennent quinze rôles tous plus désopilants les uns que les autres. On s'amuse vraiment dans cette cave de la rue Saint-Honoré et on n'en a pas honte.

     

    Journal du Dimanche

    Catherine WIMPHEN

    Shakespeare se retourne dans sa tombe, il n'a plus qu'à prendre le parti d'en rire. Le public, lui, ne s'en prive pas.

     

    Europe 1

    14 juillet 1979. Robert WILLAR

    La pièce la plus drôle que l'on puisse voir au café-théâtre actuellement.

     

    Ici Paris

    Juillet 1979. Robert CHAIX

    Dans Huis-Clos, Jean-Paul Sartre avait imaginé l'enfer sous la forme d'une chambre où trois personnages se détestant devaient passer côte à côte leur éternité. Les auteurs des Grandes Sartreuses appliquent le même châtiment à trois héroïnes de Shakespeare : Juliette, Ophélie et Cléopâtre. En se chamaillant, en s'injuriant, elles se racontent leur vie et la revivent de façon désopilante. Elle était bien différente de celle que nous leur connaissons : Juliette était une bécasse hypocrite, Ophélie une fille de très mauvaise vie et Cléopâtre un hallucinant travesti.

    C'est d'un grand burlesque et les acteurs s'amusent fort en amusant énormément les spectateurs. Le dialogue est d'une cocasserie constante avec des rappels inattendus à la publicité, à l'actualité, à la télévision et aux bandes dessinées. Claude Rollet est plein de drôlerie en campant Jules César et Hamlet. Le tout se passant dans l'Enfer, est évidemment mené à un rythme endiablé.

     

    L'Économie

    Juillet 1979. Patrick de ROSBO

    Huis-Clos

    Si vous aimez le théâtre-pied-de-nez, le théâtre-cabrioles, où le délassement n'est jamais synonyme d'infantilisme et où l'on culbute Sartre et Shakespeare sans pour autant les déshonorer, allez au Fanal applaudir ces Grandes Sartreuses, étrillées vertement par la mise en scène de Jean-Paul Cisife.

    Ainsi découvrons-nous Juliette, Ophélie et Cléopâtre enfermées, pour le meilleur et pour le pire, dans une sorte de "huis-clos" existentiel, sous le regard impassible d'une sorte de chambellan de l'Enfer, un peu fatigué tout de même de les voir ainsi ruminer leurs névroses jusqu'à la fin des temps. Anne Ludovic, Michèle Lituac, Laurent Méda et Claude Rollet s'en donnent à cœur joie. Leur plaisir est contagieux. Tant pis pour les intellos. Leur bonne humeur est loin d'être à dédaigner...

     

    Elle

    Juin 1982. Catherine WIMPHEN

    "L'enfer, c'est les autres", c'est Sartre qui l'a dit. Pourquoi le Diable n'y trouverait pas inspiration ? Un huis clos réunissant trois personnes aux caractères incompatibles, remplace avantageusement les flammes et les tortures. Juliette en sombre idiote, Cléopâtre en travesti et Ophélie en prostituée sont des cobayes parfaits. Shakespeare a du mal à y retrouver ses petits. On s'amuse d'un bout à l'autre de ces personnages tournés en dérision avec force jeux de mots, clins d'œil à l'Histoire, astuces de mise en scène et délires de comédiens.

     

    7 à Paris

    Juin 1982

    Après avoir tenu la plume de Sartre, le diable a tenu celle d'Alain Bernier et Roger Maridat pour ce huis-clos où Cléopâtre, Ophélie et Juliette se retrouvent pour revivre ensemble leur passé... et quel passé ! Les trois plus célèbres amoureuses de l'Histoire viennent d'être damnées et son contraintes à demeurer ensemble pour l'éternité.

     

    Le Quotidien du médecin

    29 juin 1982. Patrick de ROSBO

    De profundis, William...

    Un huis-clos burlesque. Le metteur en scène Jean-Paul Cisife a bien dû s'amuser en faisant mijoter dans leur enfer Ophélie, Juliette et Cléopâtre (en travesti) - Anne Ludovic, Michèle Lituac, Laurent Meda : trois insupportables créatures à l'âme bien noire et tout à fait décidées à mener la vie dure à l'homme sur lequel elles ont jeté leur dévolu : César, Antoine, Roméo, Hamlet, que sais-je encore ? tous joués par Claude Rollet, souriant, poupin, sosie de Pierre Perret, un peu débile et tout à fait canaille.

    Nos femelles en folie hurlent et trépignent comme des possédées. Leur délire est par instant contagieux : entre Sheila et l'accent pied-noir, entre la nymphomanie de maman Montaigu, violent papa Capulet et "Toby", le chien de Hamlet (en bande dessinée - "Toby or not Toby", n'est-ce pas ?). On devine bien vite que, seul, le malheureux Shakespeare, chahuté d'aussi odieuse façon, coule à pic dans le Styx. De profundis, William. Ses lauriers sont coupés. Mais quel feu de joie !

     

    La Liberté de l'Est

    3 juillet 1982. Bernard VISSE

    Il faut courir rapidement vers les caves médiévales du Fanal : depuis le 16 juin en effet, s'y joue une pièce intitulée Les Grandes Sartreuses. Comme dans Huis-Clos, des personnages damnés sont contraints à demeurer ensemble pour l'éternité, mais il s'agit là de trois des plus célèbres amoureuses de l'Histoire : Cléopâtre, Ophélie et Juliette. Cette pièce est un énorme canular, mis en scène par Jean-Paul Cisife, et joué à un train d'enfer par Claude Rollet, Michèle Lituac, Anne Ludovik et Laurent Méda.

     

    Page créée le mardi 9 décembre 2003.