Le Drame de chez Maxime

 
  • Éric Verteuil
  • 1975 | 5ème roman publié
  • Policier |
 

Date et lieu

Au milieu des années 1970, à Paris.

Sujet

Catherine apprend que son mari n'est peut-être pas aussi parfait qu'il le paraît. N'a-t-il pas vécu aux crochets de femmes mûrissantes ? N'a-t-il pas posé pour des photos qui n'ont d'artistiques que le nom ? Elle commence à mener elle-même une enquête pleine de rebondissements jusqu'au jour où elle découvre qu'il veut la tuer.

Elle prépare alors une riposte foudroyante. Mais le premier cadavre n'est pas celui que l'on attend et il est bien encombrant. Les aventures se multiplient... jusqu'au crime, mais qui aura le mot de la fin ? (4ème de couverture, 1975).

 

Éditions

Couverture de Michel Gourdon.

  • 1ère édition, 1975
  • Paris : Fleuve Noir, III/1975.
  • 18 cm, 220 p.
  • Illustration : Michel Gourdon (couverture).
  • (Spécial police ; 1202).
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    Première page

    Je relis le papier que je viens de rédiger à la hâte :

    Mes chers amis, je vous remercie d'être venus si nombreux à l'inauguration de nos nouveaux locaux. Dans cette ambiance calme et détendue, nous réaliserons pour le plus grand bien de vos affaires les campagnes de publicité les plus efficaces...

    Que ce texte est mauvais ! Il faut le compléter par les mots indispensables : marketing, créativité, design, mass media ! Je déchire la feuille et décide d'improviser ; j'excelle dans ce genre de présentations que je peux émailler de mots d'esprit et de citations.

    Je me lève, me regarde dans la glace ; ma nouvelle coiffure me va à ravir et les mèches qui retombent sur mon front cachent les quelques petites rides que des soins attentifs n'ont pas réussi à effacer. Ma robe grise me moule avec art ; un régime et de la culture physique régulière me permettent d'avoir une ligne que la plupart des dactylos du pool m'envient. Je n'ai qu'un collier de perles afin de ne pas avoir l'air d'une nouvelle riche… que je suis !

    Une voix à l'interphone me prévient :

    - Madame, les premiers invités arrivent.

    Je prends mon sourire commercial le plus avenant et sors du bureau. Dans le grand hall d'entrée et le secrétariat j'ai fait dresser des buffets surchargés de mets et de boissons exotiques ; je n'allais tout de même pas offrir du whisky et des canapés au saumon fumé comme partout ailleurs.

    En moins d'une demi-heure tout est noir de monde : clients, journalistes et une vedette de variétés qui se faufile avec obstination devant les photographes que j'ai mobilisés.

    J'ai fait tendre un ruban à l'entrée du couloir principal conduisant aux différents bureaux et, après avoir prononcé quelques paroles enthousiastes, j'ai donné le coup de ciseau fatal comme si j'inaugurais une autoroute. Les invités se ruent pour la visite car j'ai pris soin d'indiquer que d'autres buffets les attendaient sur leur parcours.

    Je serre des mains, dis des banalités souriantes et circule en maîtresse de maison avisée.

    - Que veut dire CB.CB.MB ? me demande la femme endimanchée d'un client.

    - C'est la raison sociale de notre agence. Le premier CB pour Charles Brialland le fondateur qui, malheureusement, n'est plus à la direction ; le deuxième CB pour Catherine Bertillier.

    - C'est vous alors, dit l'intelligente personne.

    - Oui et MB sont les initiales de mon mari : Maxime Bertillier.

    Ce jeune homme charmant ?

     

    Revue de presse

    Le Populaire du Centre

    1er octobre 1975

    Ce pseudonyme Verteuil dissimule ceux que l'on appelle les nouveaux Barillet et Grédy dont la première pièce vient d'être créée à Paris sous l'égide de Régine et de La Bruyère.

    Leur premier roman policier ne suffit pas encore à faire d'eux les nouveaux Boileau-Narcejac, mais on ne s'ennuie pas en le lisant. Se trouvant bien connaître les milieux de la publicité, ils y ont situé leur intrigue, laquelle mêle le sang et la mort à toutes sortes de voluptés.

     

    Page créée le lundi 3 novembre 2003.