Isabelle rencontre un inconnu qui prétend être un de ses amis ; elle ne le reconnaît pas, pourtant il évoque des souvenirs précis qui la bouleversent. Peu à peu, elle croit découvrir l'existence d'une autre Isabelle. S'agit-il d'un mensonge ? D'une machination ? Ou bien a-t-elle oublié une partie de son passé ? Elle part à la recherche d'une période de sa vie qui lui échappe.
Que lui est-il arrivé exactement dans les ruines du château qui a appartenu au marquis de Sade ? Pourquoi Franz veut-il se venger ? Pourquoi tout le monde semble-t-il se liguer contre elle ? Trouvera-t-elle la vérité, une nuit, dans une forêt de Normandie ou dans des gorges envahies par les eaux en Provence ? (4ème de couverture, 1974).
J'ouvre la porte et demande machinalement :
- Il y a quelqu'un ?
Pourtant, je sais que mon mari ne rentre jamais pour déjeuner et que la femme de ménage est partie depuis une heure. Evidemment, il n'y a personne et je pousse un soupir de soulagement ; cela m'aurait ennuyée d'entendre une réponse, car j'ai tant besoin d'être seule, de réfléchir… et surtout de trouver une explication à ce qui m'arrive.
Je traverse le living-room et soulève lentement le voilage d'une fenêtre. La rue de la Faisanderie est calme, mais je ne vois que le trottoir d'en face. J'hésite un instant, tourne la poignée, ouvre un battant ; avec précaution, je me penche. Sept étages plus bas, la chaussée est luisante après la pluie fine qui vient de tomber : une femme marche rapidement en tirant deux enfants, un télégraphiste prend sa bicyclette et s'éloigne. Tout à coup, un taxi s'arrête devant la maison ; ma première réaction est de reculer, mais il faut que je sache si c'est Lui. J'attends quelques secondes qui me paraissent interminables, enfin la portière s'ouvre et un homme d'allure jeune sort de la voiture ; je ne vois que des cheveux bruns et un imperméable clair. Alors mon cœur se met à battre un peu plus vite car il se pourrait que ce soit Lui. Il se tourne vers l'autre côté de la rue, prend son temps pour examiner l'immeuble, met la main dans la poche intérieure de son veston et en tire un papier ou un agenda sur lequel il se penche. Lentement, il se retourne ; j'hésite à me cacher, mais la curiosité est plus forte et je demeure immobile, penchée au-dessus du vide. Il lève son visage et, soulagée, je constate qu'il ne ressemble pas à Celui qui m'inquiète tant.
L'Aurore
17 mai 1974, Maurice-Bernard ENDREBE
Confrontée à des inconnus qui prétendent être de vieux amis et le lui prouvent en évoquant des souvenirs précis, Isabelle ne sait si elle est victime d'une machination ou d'une forme particulière d'amnésie. Sa quête de la vérité la mène de Normandie en Provence et nous vaut une histoire qui mêle habilement le fantastique à l'intrigue policière.
Page créée le dimanche 7 décembre 2003. |